Vous voulez de la compétition? Jonathan Bernier et James Reimer s'en passeraient bien par contre.

Les gardiens des Maple Leafs de Toronto se battront pour leur temps de jeu, même si les deux insistent pour dire qu'ils ne se soucient pas des performances de l'autre. Mais à n'en pas douter, leurs performances pendant le camp d'entraînement et le calendrier préparatoire affecteront la décision de Randy Carlyle quand viendra le temps d'inscrire le nom de son gardien partant, le 1er octobre, contre le Canadien de Montréal.

Après cela, Bernier et Reimer pourraient partager le travail devant le filet, jusqu'à ce que l'un des deux gardiens s'impose. Dans un monde parfait, Carlyle n'aurait pas à prendre une décision.

«Toutes les fois où je me suis trouvé dans ce genre de situation, la compétition a duré un certain temps, a indiqué l'entraîneur-chef. À la fin de la saison, tout était réglé. Les deux gardiens obtiennent des chances égales de ravir le poste de no 1 et habituellement, leur jeu dicte le résultat.»

Reimer, no 1 l'an dernier, a aidé les Leafs à se tailler une place jusqu'en séries pour la première fois depuis 2003-04. Il a conservé un taux d'efficacité de ,924 et une moyenne de buts alloués de 2,46.

Le gardien de 25 ans a admis que d'avoir de la compétition l'aidera à demeurer au sommet de sa forme. Mais il souligne qu'il est aussi bon d'avoir une certaine familiarité avec ses coéquipiers et le personnel d'entraîneurs.

«C'est bon de profiter de ce genre de confort. Vous savez ce que les entraîneurs veulent et à quoi ils s'attendent, a dit Reimer. Mais peu importe la situation, vous devez donner le meilleur de vous-même.»

Bernier, acquis en juin dernier des Kings de Los Angeles et qui est également âgé de 25 ans, ne voit pas la situation comme une confrontation.

«Je ne serai pas en compétition contre Reimer, a-t-il dit. Je suis suffisamment compétitif pour que je veuille être le meilleur et de battre Reimer ne sera pas le sujet de toute mon attention. Je vais seulement tenter d'être le meilleur tous les jours. C'est tout ce que je contrôle.»

Même s'il n'a que 62 matchs d'expérience dans la LNH, Bernier bénéficiera de l'expérience acquise lors de récentes bagarres pour le poste de no 1 qui l'ont opposé à Jonathan Quick chez les Kings. Avant que Quick ne remporte le trophée Conn-Smythe remis au joueur par excellence des séries quand les Kings ont gagné la coupe Stanley, un débat faisait rage à savoir qui de Quick ou Bernier devait être le gardien partant des Kings.

«À mes premières années à L.A., on nous demandait beaucoup, à Jonathan Quick et moi, qui allait jouer le prochain match et qui était le gardien no 1, a-t-il raconté. J'y suis habitué. Je suis mieux de l'être.»

Effectivement, car les Maple Leafs n'ont rien fait pour ne pas alimenter le débat: après avoir obtenu Bernier, ils lui ont offert un contrat plus lucratif que celui de Reimer, soit 2,9 millions $ US contre 1,8 million $.

«D'avoir Jonathan et James devant le filet donne beaucoup d'options à nos entraîneurs, a déclaré le directeur général, Dave Nonis. Vous ne pouvez pas gagner sans un bon gardien. C'est impossible. Nous croyons avoir deux des meilleurs jeunes gardiens.»

Les deux hommes auront tout le camp d'entraînement et huit matchs préparatoires pour se faire valoir. Mais Bernier et Reimer auront des objectifs différents au cours des prochaines semaines. Pour Bernier, ce sera de retrouver la forme de match; pour Reimer, d'augmenter l'intensité, qui sera plus élevée que lors d'entraînement estivaux improvisés.

«Le camp d'entraînement est là pour nous préparer pour la saison, a dit Bernier. C'est ce qu'il représente pour moi. Même si je connais de mauvais entraînements ou de mauvais matchs préparatoires, ça ne veut rien dire pour moi.»

Ça pourrait vouloir dire quelque chose pour les entraîneurs cependant, surtout quand les matchs commenceront à compter. À ce moment, l'un des deux pourrait profiter du système de Carlyle, qui privilégie le gardien qui a remporté le dernier match.

«Le meilleur gardien va jouer et si nous comptons sur deux très bons gardiens, alors nous serons meilleurs, a indiqué Carlyle. C'est toujours bien quand un des gars se démarque de façon claire, mais ça dépendra de la façon dont chacun jouera et de la façon dont l'équipe jouera devant eux.

«Ce sont deux gardiens de qualité et nous croyons qu'il est sain d'avoir une compétition à cette position.»