Le Canada n'a pas de candidats désignés d'office devant le filet pour son équipe masculine de hockey en vue des Jeux olympiques de 2014.

C'est plutôt inhabituel pour un pays habitué à faire confiance à des figures bien connues devant le filet pour ce tournoi international très suivi.

Patrick Roy et Martin Brodeur ont été considérés comme les meilleurs gardiens au monde à leur apogée, tandis que Curtis Joseph, Eddie Belfour et Marty Turco ont régulièrement porté l'uniforme unifolié.

Mais même le gardien qui a aidé le Canada à obtenir la médaille d'or olympique en 2010 ne tient pas pour acquis qu'il héritera du poste de partant à Sotchi, en Russie, en février.

Roberto Luongo a repoussé 34 tirs, dont quatre en prolongation, et contribué à la victoire de 3-2 aux dépens des États-Unis en finale à Vancouver.

«La compétition est ouverte et celui qui joue le mieux mérite d'être le gardien partant, a déclaré Luongo à son arrivée à Calgary pour le camp d'orientation.

«Vous travaillez dur et vous souhaitez être récompensé pour vos efforts. Si je suis devant le filet, je veux le mériter.»

Luongo, Corey Crawford, Braden Holtby, Carey Price et Mike Smith sont les cinq gardiens parmi les 47 joueurs invités à Calgary en vue de réunions d'information et de logistique, mais aucune séance d'entraînement ne figure au programme.

Le coût des primes d'assurance, qui selon le président de Hockey Canada, Bob Nicholson, est établi en fonction du montant des contrats des joueurs estimé à 1,5 milliard $, a été jugé trop élevé pour leur faire chausser les patins.

Brodeur, âgé de 41 ans, n'a pas été invité au camp d'orientation, pas plus que Marc-André Fleury des Penguins de Pittsburgh, même si les deux gardiens faisaient partie de l'équipe canadienne en 2010.

Devan Dubnyk a été l'un des gardiens du Canada lors des quatre dernières éditions du championnat du monde, mais le joueur des Oilers d'Edmonton a également été ignoré.

Crawford a remporté la Coupe Stanley en juin avec les Blackhawks et il est l'un des cinq membres de l'équipe de Chicago présents au camp d'orientation. Mais le Montréalais de 28 ans n'a pas encore représenté le Canada sur la scène internationale.

«J'ai travaillé fort ces deux dernières années et essayé de faire mes preuves», a mentionné Crawford.

Smith, des Coyotes de Phoenix, a vécu sa première expérience du hockey international au championnat du monde cette année à Stockholm, où l'athlète de 31 ans a signé deux victoires et subi deux défaites en tirs de barrage.

Price a été exceptionnel devant le filet du Canada au Championnat du monde de hockey junior en 2007 où il a décroché l'or, mais, lui non plus, n'a pas pris part au Championnat du monde senior.

La carrière du gardien de 26 ans du Canadien de Montréal a connu des hauts et des bas ces dernières années. Il a compilé des statistiques bien modestes lors la dernière saison écourtée par le lock-out. Il ne figure pas parmi les meilleurs gardiens de la ligue ni pour la moyenne de buts alloués ni pour le pourcentage d'arrêts.

«J'ai eu l'occasion de porter ce chandail auparavant, a dit Price. Quand vous sautez sur la glace, ça vous donne vraiment des frissons dans le dos.»

Price a épousé Angela Webber, samedi, avant de se rendre à Calgary.

Holtby, qui aura 24 ans le mois prochain, s'est fait valoir pendant les séries éliminatoires de 2012 avec les Capitals de Washington.

Il a mérité le poste de gardien partant des Capitals la saison dernière, mais son expérience internationale se limite à une présence au championnat du monde des moins de 18 ans en 2007.

«J'aborde tout ceci avec l'état d'esprit de ne pas me mettre de pression supplémentaire, a commenté Holtby. Mon objectif est de gagner des matchs pour les Capitals. Si je gagne les Jeux, tant mieux.»

Luongo demeurait en tête de la liste des candidats au poste de gardien de l'équipe canadienne un an après les Jeux de 2010 quand il a guidé les Canucks de Vancouver à une victoire de la conquête de la Coupe Stanley.

Il serait toujours le candidat numéro 1 pour le poste en vue de Sotchi, n'eût été de ses problèmes à Vancouver l'année dernière. Luongo s'est retrouvé sur le marché des transferts après avoir été supplanté par Cory Schneider.

Mais son contrat - d'une valeur de 64 millions $ - s'est révélé un obstacle de taille pour l'échanger. Les Canucks ont finalement choisi d'échanger Schneider aux Devils du New Jersey au dernier repêchage et confié de nouveau le poste de numéro 1 au Montréalais de 34 ans.

C'est une situation délicate, mais il n'est pas impossible que Luongo puisse prendre un nouveau départ à Vancouver avec l'arrivée de l'entraîneur-chef John Tortorella.

«Ce qui plaide pour lui, c'est qu'il a gagné par le passé, a déclaré l'entraîneur-chef canadien Mike Babcock.

«J'ai été associé à lui deux fois, lors du Championnat du monde en 2004 et en 2010 et il a gagné à chaque fois. Pour moi, il a confiance en lui. Il a traversé une période tumultueuse et j'estime qu'il a géré la situation avec une grande classe et professionnalisme.»

L'homme responsable de former l'équipe masculine de 2014 et d'assurer la défense de la médaille d'or n'a pas l'intention de perdre le sommeil en raison de l'incertitude quant à l'identité de ses gardiens au mois de février prochain.

Steve Yzerman croit que la situation se réglera d'elle-même grâce aux performances des gardiens d'ici décembre.