Le Canadien est resté loin des dépenses délirantes qui ont marqué l'ouverture du marché des joueurs autonomes, hier. Il avait posé son geste le plus significatif la veille en embauchant Daniel Brière pour deux ans à raison de 8 millions.

Une embauche, a tenu à préciser Marc Bergevin, qui ne se voulait pas un plan B à la suite de l'échec des négociations avec Vincent Lecavalier.

«Daniel nous a intéressés dès le moment où on lui a parlé et, en fin de compte, il représentait la meilleure option, a indiqué le DG. C'est un gars de caractère qui a été capitaine à Buffalo et assistant capitaine à Philadelphie. Il avait plusieurs possibilités sur la table et il a dit clairement qu'il voulait venir à Montréal.

«Mais ce n'est pas parce que les négociations avec Vincent ont échoué qu'on s'est tournés vers Daniel. Je veux que ce soit clair.»

Bergevin estime que Brière a encore quelque chose à donner malgré ses 35 ans.

«Sans rien enlever à Michael Ryder, je pense que nous avons ajouté un joueur qui nous améliore», a-t-il mentionné.

Une transaction plus qu'une signature

Pour une équipe qui avait manifesté ouvertement le désir de doter de joueurs plus robustes, l'arrivée de Brière peut paraître ironique. Or, Bergevin est revenu à plusieurs reprises sur l'écart qu'il pouvait y avoir entre les objectifs d'une organisation et les moyens réels dont elle dispose pour les rencontrer.

«Notre noyau de joueurs est jeune, il progresse, et il ne suffit pas de dire qu'on voudrait ajouter du gabarit pour l'aider, a soutenu Bergevin. Car il y a 29 équipes qui recherchent la même chose.

«Si tu veux te lancer dans le marché des joueurs autonomes, il y a un prix à payer. Je ne trouvais pas qu'on était en position de faire ça aujourd'hui.»

Après l'ajout de Brière et de George Parros, le Tricolore n'a plus que 4 millions disponibles sous le plafond salarial.

«Compte tenu de l'espace qu'il nous reste, je dois faire attention où je m'en vais, a-t-il précisé. On doit se donner un coussin et se protéger s'il arrive quelque chose.»

On peut donc croire que si Bergevin met la main sur un joueur d'impact d'ici le camp d'entraînement, ce sera davantage par le biais d'une transaction.

À cet effet, la station 98,5 FM a avancé que le Tricolore était en négociations avec les Flyers de Philadelphie dans le but de mettre la main sur le défenseur Braydon Coburn et l'ailier Maxime Talbot. Bergevin n'a pas voulu parler de joueurs qui ne lui appartiennent pas, mais l'un de ses commentaires s'appliquerait bien à Coburn.

«Est-ce que je voudrais avoir un gros défenseur robuste capable de jouer 25 minutes? Oui. Tout le monde en veut. Mais premièrement, ces joueurs-là ne sont pas disponibles et deuxièmement, il faut les payer.»

Waite: crédibilité et expérience

Marc Bergevin avait interviewé quelques candidats pour le poste d'entraîneur des gardiens de but avant que Stéphane Waite ne devienne libre le 1er juillet. Le choix de ce dernier pour bien entourer Carey Price s'est rapidement imposé.

«Une expression dit qu'un professeur a besoin de nouveaux étudiants et qu'un étudiant a besoin de nouveaux professeurs, a expliqué Bergevin. Or, Carey profitera d'une voix différente et d'idées différentes. Stéphane apporte beaucoup de crédibilité et d'expérience à l'organisation.»

Diplomate envers Kristo

Bergevin a démontré qu'il valorisait beaucoup le caractère depuis son arrivée en poste. Or, le directeur général a évité de critiquer celui de Danny Kristo au moment d'expliquer l'échange qui l'a fait passer aux Rangers de New York.

«J'aime Christian Thomas, a-t-il plutôt invoqué. Il n'est pas grand, mais il est bâti. Il a un bon lancer et c'est un compétiteur. Danny est un bon joueur, ne nous trompons pas. Mais j'aimais ce que Christian Thomas pouvait nous apporter et pour ce faire, il fallait être prêt à céder un joueur de qualité.»