On ajoute une couche de ruban, on prend une grande respiration et on y va. C'est deux matchs tout au plus.

Jonathan Toews a confirmé qu'il participerait au sixième match, de la finale alors que les Blackhawks de Chicago espèrent soulever la Coupe Stanley en fin de soirée. Et il semble bien que Patrice Bergeron sera lui aussi de la partie du côté des Bruins de Boston, qui eux se battront pour leur survie.

Dans un match où l'enjeu ne pourrait être plus clair, il eut été décevant que les leaders des deux formations soient forcés de rester en touche. Mais le capitaine des Hawks, qui a essuyé une sévère mise en échec de Johnny Boychuk devant le filet, en deuxième période du cinquième match, a été limpide quant à sa présence.

«Je viens d'avoir ma meilleure séance d'entraînement matinale de la série et il n'y a aucun doute à y avoir sur ma condition physique, a dit Toews.

«J'ai essuyé quelques mises en échec (dans le cinquième match) et l'entraîneur jugeait qu'il était mieux que je ne joue pas en troisième. Les coachs ont voulu être prudents. Je n'ai pas pu retourner sur la glace l'autre soir, mais on s'est rendu au point où je suis de nouveau prêt à y aller.»

La situation est moins explicite dans le cas de Bergeron, qui n'a pas pris part à l'exercice matinal des Bruins. Or, l'entraîneur-chef Claude Julien s'est quand même échappé en répondant aux questions en français.

«Patrice va jouer ce soir, c'est ça qui est important», a-t-il répliqué à une énième question sur l'attaquant québécois, après s'être limité à dire en anglais que Bergeron prendrait part à l'échauffement et qu'il était optimiste de le voir dans la formation.

Même si l'on devine que le centre de L'Ancienne-Lorette sera loin d'être au sommet de sa forme, sa participation à la rencontre pourrait être déterminante pour les Bruins.

«Il est le ciment de cette équipe depuis longtemps», a lancé Chris Kelly.

À l'entraînement matinal, le Suédois Carl Soderberg avait pris la place de Bergeron au centre de Brad Marchand et Jaromir Jagr comme il l'avait fait en deuxième moitié du cinquième match.

Le plan de contingence mis en place implique que le vétéran Jay Pandolfo et le Québécois Jordan Caron participeront eux aussi à la période d'échauffement et seront disponibles au cas où.

Entre le calme, l'excitation et la nervosité

Les Blackhawks sont en position de remporter la cinquième Coupe Stanley de leur histoire et leur première depuis 2010

«On ne peut pas être beaucoup plus survoltés que dans cette situation-ci, a dit Bryan Bickell. C'est excitant, mais nous voulons en finir ce soir.»

La recrue Brandon Saad trépignait en matinée.

«Après avoir remporté le cinquième match, on a commencé à penser au fait qu'on était désormais en avant 3-2, a-t-il confié. Mais depuis hier, on essaie de se calmer et de se dire qu'il s'agit d'un match comme un autre.»

À cet effet, les vétérans des Hawks ont rappelé aux plus jeunes quel avait été le parcours de l'équipe en 2010 et comment ils devaient se préparer à vivre l'expérience.

«Nous étions dans une situation similaire en 2010, a rappelé l'entraîneur-chef Joel Quenneville. John Madden était déjà passé par là, Marian Hossa aussi, et ça avait été bénéfique d'entendre ces gars-là parler de la situation dans laquelle ils avaient été.

«Ça met les gars dans le bon état d'esprit.»

Du côté des Bruins, Claude Julien a déploré le début de match hésitant de son équipe dans le cinquième affrontement. Les Hawks ont eu les meilleurs débuts de rencontres tout au long de la série et les Bruins se doivent de renverser la tendance.

Pour y arriver : ne pas jouer sur les talons et ne pas se laisser gagner par la nervosité.

«Ce matin, je ne les ai pas trouvés nerveux, mais excités», a indiqué Julien.

Autant on peut deviser chez les Bruins sur la présence de Bergeron dans la formation, autant le fardeau de rester en vie repose sur 20 paires d'épaules.

Qu'il s'agisse de Tyler Seguin, de Brad Marchand, de Rich Peverley ou encore d'un Nathan Horton diminué par une blessure à l'épaule, les Bruins ont une part importante de leur arsenal offensif qui tourne à vide au pire moment.

Dimanche, Horton a admis qu'il devait trouver le moyen d'en faire plus. Milan Lucic a fait de même lundi matin.

«C'est bien d'entendre qu'ils veulent être meilleurs et qu'ils ont besoin d'être meilleurs, car on a besoin que tout le monde en donne un peu plus pour espérer gagner», a convenu Julien, qui a rappelé que, même si son équipe était au bord du précipice, 28 équipes de la LNH aimeraient être dans la position des Bruins.

La fièvre des séries?

Est-ce la fièvre des séries qui fait grimper le mercure de la sorte à Boston?

On approchera un record de chaleur alors que le mercure atteindra 35 degrés Celsius. Une température qui ne prête pas trop au hockey, on en conviendra. Les employés du TD Garden ont tenté tant bien que mal de garder l'amphithéâtre le plus frais possible, mais les conditions de jeu s'annoncent difficiles.

«C'est la fin juin, on ne peut pas s'attendre à autre chose, a commenté Chris Kelly. La glace sera mauvaise, mais au moins elle sera mauvaise pour les deux équipes.»