L'histoire est un peu floue, mais en gros, ça ressemble à ceci : un joueur des Blackhawks (Brent Seabrook) qui fait remarquer à un autre joueur des Blackhawks (Jonathan Toews) que ce serait peut-être bien qu'il finisse par marquer un but un de ces jours. Et comme par magie, le joueur visé (Toews, on le rappelle) finit par marquer un gros but après une sécheresse d'environ un mois.

C'est bien ce qui est arrivé? En tout cas, ça ressemble un peu à ça.

«Brent m'a parlé dans le hall de l'hôtel l'autre jour pour me rappeler que je suis aussi ici pour marquer des buts, a dit Jonathan Toews, hier à Chicago. Ce n'était pas du tout sérieux, juste un peu drôle, on se connaît depuis une mèche et il est comme ça.»

Peu importe, la blague de Seabrook a manifestement fonctionné puisque Toews a enfin marqué un but, mercredi soir à Boston, lors de la grosse victoire de sa bande. Pour lui, c'était seulement un deuxième but depuis le début des séries, et le premier depuis ce but contre les Red Wings de Detroit, lors du deuxième tour.

Un but qui datait déjà du 25 mai...

«Je ne pense pas que Brent cherchait à me critiquer en me faisant cette remarque, a ajouté le capitaine. Mais il cherchait sans doute à me provoquer un peu, à me relancer, je crois... Je voulais seulement réussir un petit but chanceux, et celui de mercredi soir en était un.

«Peut-être que ça ne fait aucun sens de dire ça, mais une rondelle de la pointe qui dévie sur ton bâton, tu la vois aller dans le filet... et ça t'enlève un peu de pression. Alors tu peux ensuite aller poursuivre ton match au lieu d'essayer des jeux qui sont plus difficiles à réussir, au lieu de «forcer» les choses si on veut.»

Le but de Toews était aussi son premier point depuis le début de la grande finale. On peut bien vanter les qualités du jeune homme dans tous les sens d'une patinoire, on peut bien vanter aussi son leadership et sa bonne influence sur le reste du groupe, un joueur de son calibre doit aussi se retrouver régulièrement sur la feuille de pointage.

Toews le sait très bien.

«Tu veux essayer de jouer de façon intense chaque soir, t'assurer de bien réussir les petits détails dans un match, a-t-il répondu. Mais il vient un temps ou cela n'est pas suffisant. Quand on a la réputation d'un joueur offensif, d'un joueur important au sein de son club, il faut trouver une façon de produire.»

L'entraîneur Joel Quenneville, lui, assure qu'il ne fait pas que se fier aux statistiques quand il est question du jeu de son capitaine.

«Il a été une source d'inquiétudes pour nos adversaires lors des quatre séries jusqu'ici, a expliqué le pilote des Blackhawks. Je sais qu'il n'a pas beaucoup marqué, mais face à un rival chaque soir, Jonathan a souvent été aussi bon, sinon meilleur que lui. Je crois que toutes ses qualités nous apportent beaucoup.»