Les joueurs des Bruins devaient se faire prendre en photo pour un magazine américain, hier midi à Pittsburgh, et pour Patrice Bergeron, ça tombait plutôt mal. Avec ses ecchymoses au visage et son nez d'une couleur pourpre, l'attaquant des Bruins ressemblait plus à un boxeur au lendemain d'un combat difficile qu'à un joueur de hockey.

Samedi soir, pour la deuxième fois de sa carrière seulement, Bergeron s'est permis une bagarre, contre Evgeni Malkin, des Penguins de Pittsburgh. Une bagarre qui aurait pu mal tourner pour celui qui a déjà subi son lot de commotions cérébrales.

«Je l'ai déjà dit avant, je ne pense pas à ça quand je saute sur la glace, a expliqué Bergeron hier. Je suis en pleine forme et je suis à 100% de mes capacités. Des bagarres comme ça, ça arrive et il n'y a pas grand-chose à rajouter.»

Selon Bergeron lui-même, cette bagarre était seulement la deuxième de sa carrière. «La dernière fois, c'était contre Josh Gorges du Canadien lors d'un match en séries, en 2009», a-t-il indiqué.

«Ce sont les séries, c'est normal»

Hier midi, au Consol Energy Center, le visage de Patrice Bergeron servait un peu de petit rappel: oui, la rivalité entre les Penguins et les Bruins est bel et bien en marche. Quand un joueur comme Bergeron doit passer de la parole aux poings avec un rival, c'est sans doute signe que nous avons sous les yeux deux clubs qui ne s'aiment pas.

«Ce sont les séries, et c'est normal, a expliqué l'attaquant Brad Marchand. C'est le genre de chose qui peut arriver quand l'intensité grimpe un peu comme ça.»

Et c'est peut-être aussi le genre de chose qui peut avantager les Bruins, qui ne le disent pas ouvertement. Jusqu'ici, en tout cas, les Bruins évitent les grandes déclarations et ne veulent pas trop provoquer les Penguins - «Je ne vais pas embarquer là-dedans», a répété l'entraîneur Claude Julien hier -, mais il est clair que si ça tourne au cirque, que si Sidney Crosby continue à perdre de son temps en criant à gauche et à droite, ce sont les Bruins qui en sortiront gagnants.

«Sidney est un compétiteur et un gars qui a du caractère, a répondu Patrice Bergeron. Ça peut lui arriver de réagir comme ça dans le feu de l'action, on est tous un peu intenses en ce moment...»

Samedi soir, Crosby a fini son match avec une fiche de -2 et deux pénalités - la dernière pour un coup de bâton en fin de match. De toute évidence, les Bruins ont réussi à lui tomber un peu sur les nerfs... ce qu'ils voudront assurément réussir une fois de plus ce soir, lors du deuxième match de cette série.

«Tout ce qui compte à la fin, c'est le pointage final, a tenu à dire Claude Julien. On a réussi à obtenir ce qu'on voulait samedi soir, et ça, c'est la victoire.»