Les spéculations vont bon train, au Combine de la LNH, à savoir quel joueur l'Avalanche du Colorado choisira avec le tout premier choix au repêchage, le 30 juin prochain.

Tout au long d'une saison qui a culminé dimanche lors de la finale de la Coupe Memorial, les équipes de la LNH ont épié le défenseur Seth Jones, des Winterhawks de Portland, et les attaquants Nathan MacKinnon et Jonathan Drouin, des Mooseheads de Halifax.

Les trois jeunes phénomènes ont convergé vers Toronto moins de 72 heures après le tournoi afin de rencontrer plusieurs formations. Dix-sept d'entre elles ont demandé à s'entretenir avec Jones et MacKinnon et 19 autres ont fait passer une entrevue à Drouin.

« C'est sûr qu'on commence à avoir chacun une idée des équipes où l'on risque de se retrouver, mais chacun de nous a les atouts nécessaires pour être choisi premier », a indiqué MacKinnon.

Les Panthers de la Floride et le Lightning de Tampa Bay détiennent les deuxième et troisième choix et il serait surprenant que l'ordre change d'ici le repêchage.

« Nous n'avons pas l'arsenal nécessaire pour mettre la main sur le premier choix universel », a soutenu jeudi Steve Yzerman le DG du Lightning.

Yzerman risque de laisser l'Avalanche et les Panthers décider pour lui, et il s'en accommode très bien. Pourquoi ? Parce qu'il est assuré de ne pas y perdre au change.

Seth Jones, un « talent local »

La majorité des observateurs estiment que l'Avalanche, déjà bien nantie en attaque, ne passera pas outre Seth Jones afin de regarnir sa ligne bleue. On parle ici d'un espoir mieux coté encore que ne l'était Drew Doughty à son année de sélection.

Qui plus est, le quart-arrière des Winterhawks est le fils de l'ancienne vedette de basketball Popeye Jones, qui a longtemps joué pour les Nuggets de Denver.

« Que ce soit un marché canadien ou américain, le fait de repêcher un talent local est toujours important, admet Pat Brisson, l'agent de Jones. On s'expose toujours à la critique si l'on ne repêche pas le joueur de la place.

« Mais ce que veulent les amateurs par-dessus tout, c'est que leur équipe gagne. En ce sens-là, ils vont faire confiance à l'état-major de l'équipe pour qu'il prenne les meilleures décisions. »

Jones a rencontré l'Avalanche mercredi, sans que Patrick Roy n'assiste à l'entrevue.

« J'ai senti quelque chose d'un peu différent par rapport à mes autres rencontres d'équipe », a reconnu le défenseur de 6'5.

MacKinnon-Huberdeau, Drouin-Stamkos...

Si Jones aboutit au Colorado, il est fort possible que les Panthers jettent leur dévolu sur le centre MacKinnon, et qu'une chimie semblable à celle qui existe entre Drouin et lui chez les Mooseheads soit tentée avec l'ailier Jonathan Huberdeau.

Où partira-t-il et à quel rang ? Cela dépasse un brin MacKinnon en ce moment.

« Je vis sur l'adrénaline ces jours-ci, c'est un peu comme un rêve », a confié celui qui a éclipsé toute compétition en marquant trois buts et deux passes dans la victoire des Mooseheads, dimanche.

« Je me sens un peu fatigué, mais je viens de passer deux des plus belles semaines de ma vie. »

Le scénario le plus envisageable pour l'instant enverrait Jonathan Drouin à Tampa Bay, où ses passes précises pourraient alimenter Steven Stamkos avant longtemps.

« Ça ne me dérangerait vraiment pas d'aller jouer là-bas, c'est une très belle place et c'est une équipe qui compte sur d'excellents joueurs et de bons espoirs, a convenu Drouin. Ce serait un honneur d'aller jouer pour le Lightning. »

L'ailier originaire de Sainte-Agathe n'a pas été en reste dans la victoire des Mooseheads en récoltant cinq mentions d'aide dans le match ultime. Pourtant, il est presque resté dans l'ombre.

« Nathan a donné un bon show, c'était son tournoi », a expliqué Drouin, qui a été choisi le joueur de l'année dans la Ligue canadienne la veille de la finale.

« Quant à moi, je ne me souviendrai peut-être pas de mes cinq passes dans 20 ans, mais je vais toujours me souvenir que j'ai gagné la Coupe Memorial. »