Un sourire a fendu le visage de Matt Bartkowski avant même que la question ne soit terminée.

Comment se sentira-t-il de jouer contre les Penguins de Pittsburgh, l'équipe qu'il applaudissait quand il était jeune?

«Je ne peux pas croire combien de fois on m'a posé cette question, a d'abord lancé le défenseur recrue des Bruins de Boston. Ça va être super.»

Surtout si les Bruins surprennent les Penguins, qui ont remporté deux coupes Stanley dans les années 1990 avec deux joueurs qui sont devenus ses idoles: Mario Lemieux et Jaromir Jagr.

Maintenant, Lemieux est copropriétaire de l'équipe et Jagr est son coéquipier à Boston. Les deux clubs amorceront la finale de l'Est samedi soir.

«C'est plutôt cool de pouvoir jouer du hockey des séries dans ma ville natale, a dit Bartkowski. Mais au bout du compte, je joue pour Boston et ça, c'est Pittsburgh. Nous sommes ici pour gagner.»

Bartkowski a disputé son premier match lors du match no 5 contre les Maple Leafs de Toronto. Il a ensuite été utilisé lors du septième match de cette série et des cinq face aux Rangers de New York afin de remplacer Wade Redden, blessé. Mais avec Andrew Ference qui pourrait effectuer un retour, sa présence face aux Penguins demeure incertaine.

Malgré tout, il croit en avoir accompli bien plus que tout ce qu'il espérait quand il a été repêché dès l'école secondaire.

D'abord remarqué lors d'un tournoi pour les joueurs secondaires tenu à Chicago, Bartkowski a ensuite passé deux ans dans la USHL avant d'être repêché au septième tour par les Panthers de la Floride, en 2008. Mais il a plutôt décidé de passer deux saisons avec Ohio State.

«Je ne suis pas allé au camp. J'ai plutôt continué à regarder des matchs des Penguins. J'étais encore un partisan.»

Avant que Bartkowski ne joue un match pour les Panthers, ils l'ont échangé aux Bruins, en mars 2010. Il a disputé son premier match dans la LNH le 10 janvier 2011 dans un endroit plutôt familier: Pittsburgh. Ses deux matchs suivants? Contre les Penguins, à Boston cette fois.

«On pouvait voir son potentiel, mais c'était à l'état brut et il avait besoin d'acquérir de l'expérience et de la confiance, a indiqué l'entraîneur-chef des Bruins, Claude Julien. Ce qu'on voit pour l'instant, c'est qu'il n'a peur de rien. Il sait qu'il peut jouer dans cette ligue et ça paraît.»

Avec seulement 27 matchs d'expérience dans la LNH, dont sept en séries, il revient pour jouer des parties importantes dans une ville où plusieurs parents et amis l'acclameront. Julien ne croit pas que ce sera source de distractions.

«Il a l'air bien excité, il a hâte, a dit Julien. Mais il sait très bien pour quelle équipe il joue. Il veut bien faire pour son équipe. Le mieux il fait, le mieux il paraît, que ce soit pour ses partisans locaux qui l'encouragent ou à nos yeux à nous.»

Bartkowski a bien failli ne pas participer à tout cela. Juste avant la date limite des transactions du 28 mars, les Bruins croyaient s'en être servi comme monnaie d'échange pour obtenir Jarome Iginla, le rayant même de leur formation cette journée-là.

Mais Iginla a refusé de lever sa clause de non-mouvement, sauf pour Pittsburgh, où il évolue présentement.

«Je pourrais être en congé et maintenant, nous avons une chance de battre les Penguins pour le titre d'Association. Ça n'aurait pas pu mieux tourner.»