Voici cinq défis que devra relever Patrick Roy en tant que nouvel entraîneur-chef de l'Avalanche du Colorado.

1- Redonner de la crédibilité à l'Avalanche

Par là-bas, la conquête de la Coupe Stanley est un lointain souvenir. En fait, l'Avalanche n'a pas goûté au plaisir des séries une seule fois depuis la saison 2009-2010. Dans une ville comme Denver, où l'offre sportive est importante et où un certain Peyton Manning prend beaucoup de place, un club aussi mauvais tombe assez vite dans le gouffre de l'indifférence. C'est ce qui est arrivé à l'Avalanche, qui a conclu la dernière saison au 26e rang de la LNH sur le plan des assistances. L'arrivée de Patrick Roy derrière le banc permettra au club de faire jaser par là-bas, mais ça prendra plus que ça pour permettre à l'équipe de retrouver sa pertinence d'antan. Ça prendra des performances solides et, surtout, ça prendra des résultats.

2- Bâtir un club à son image

L'Avalanche a connu bien des problèmes en 2013, mais le plus grave, c'est sans doute tous ces joueurs qui se balançaient pas mal des performances de l'équipe. Le gardien Jean-Sébastien Giguère n'a-t-il pas affirmé que certains de ses coéquipiers pensaient déjà à leurs vacances à Vegas en fin de saison? Pas une bonne chose, on en convient. C'est à Roy de changer cette culture de perdants. C'est à lui de s'arranger pour que ses joueurs, comme lui dans son jeune temps, se mettent à détester la défaite. Si la direction de l'Avalanche l'a choisi, c'est avant tout pour qu'il mette un peu d'ordre dans la cabane. Avec Roy, on doit s'attendre à ce que l'Avalanche se transforme en club hargneux et compétitif soir après soir. Et on doit s'attendre à ce que les paresseux ne soient pas tolérés.

3- Comprendre l'autre réalité

Au fil des ans, les images de Patrick Roy derrière le banc des Remparts à Québec laissaient parfois pantois. Colères, baguettes en l'air, doigts accusateurs, regard de feu. Bref, du «stuff de junior», comme dirait Jacques Lemaire. On aura compris que dans la LNH d'aujourd'hui, cela ne passera pas, pas plus que les déclarations incendiaires à l'endroit des adversaires ou des dirigeants de la ligue. On peut présumer que si l'Avalanche a choisi de lui donner le volant, c'est parce que Roy a changé avec le temps. Il n'a pas le choix. Chez les grands, les joueurs (surtout les vétérans) ont bien du mal à suivre un entraîneur un peu trop émotif qui s'emporte pour tout et pour rien. Il y a une autre réalité chez les pros, et Roy devra en être conscient.

4- Être un bon vendeur

L'Avalanche a du fric et une bonne marge de manoeuvre sous le plafond salarial. Mais, surtout, l'Avalanche a besoin d'un peu de sang neuf, et c'est surce plan que Patrick Roy pourrait rapidement faire la différence. À l'ouverture du marché des joueurs autonomes ou au repêchage, Roy doit lancer un message clair aux joueurs que l'Avalanche voudra courtiser: la défaite ne sera plus tolérée, et les choses vont changer vite. Les joueurs disent souvent que l'identité de l'entraîneur influe sur leur décision quand vient le temps d'accepter l'offre d'une nouvelle équipe. C'est maintenant au tour de Patrick Roy de «vendre» cette équipe et de la rendre plus attrayante aux yeux des joueurs de la LNH.

5- Participer aux séries

Des transformations dramatiques, ça arrive. Le Canadien ne vient-il pas de faire un bond de 13 places au classement de l'Association de l'Est (oui, c'était un calendrier plus bref, mais quand même)? On devine que si l'Avalanche a choisi Roy, ce n'est pas dans l'espoir d'atteindre la 12e ou la 10e place la saison prochaine. L'équipe mise sur de bons jeunes joueurs et elle aura aussi le tout premier choix au prochain repêchage. Le défi le plus important pour Roy, c'est celui-ci: prendre un club de dernière place et le mener aux séries en l'espace d'une seule saison. Des attentes élevées? Oui, mais quand on s'appelle Patrick Roy, les attentes sont toujours élevées.