Tout indique que Patrick Roy sera le prochain entraîneur de l'Avalanche du Colorado. Mais on oublie parfois que certains athlètes ayant connu la gloire sur la glace ont plutôt vécu l'échec et l'humiliation en troquant leur uniforme de joueur pour le veston d'entraîneur-chef. La Presse retrace aujourd'hui le parcours de quelques-unes de ces anciennes vedettes de la Ligue nationale de hockey pour qui l'expérience du coaching est devenue synonyme de fiasco.

BRYAN TROTTIER

Avant même qu'il ne dirige son premier match avec les Rangers de New York, en 2002-2003, Bryan Trottier avait déjà réussi à soulever la controverse dans la Grosse Pomme. Plusieurs partisans des Islanders, avec qui Trottier a fait la pluie et le beau temps dans les années 70 et 80, n'ont pas digéré le fait que celui qu'ils adulaient autrefois passe chez l'ennemi juré. Ces amateurs déçus ont sûrement retrouvé le sourire assez rapidement lorsque les Blueshirts, qui avaient alors la masse salariale la plus élevée de la LNH, ont congédié Trottier après seulement 54 matchs. Sa fiche en carrière se résume donc à 21 victoires, 26 défaites, 6 matchs nuls et 1 défaite en prolongation.

Photo archives Reuters

Bryan Trottier

ROBERT «BUTCH» GORING

Bryan Trottier n'est pas la seule ancienne gloire des Islanders à s'être cassé les dents derrière le banc. Après un succès relatif comme pilote des Bruins de Boston dans les années 80, «Butch» Goring a lui aussi connu un échec retentissant comme entraîneur-chef en dirigeant justement la formation de Long Island pendant deux saisons, de 1999 à 2001. Au moment de son congédiement, le 5 mars 2001, les Isles croupissaient tout au bas du classement général, en vertu d'une fiche de 17 victoires, 40 défaites, 5 matchs nuls et 3 défaites en prolongation.

WAYNE GRETZKY

Même l'homme de 2857 points n'a pu échapper à la malédiction. En quatre saisons comme entraîneur-chef des Coyotes de Phoenix, de 2005 à 2009, Wayne Gretzky n'a jamais été en mesure d'amener son équipe en séries éliminatoires. Bien au contraire, celle-ci a terminé au dernier rang de la division Pacifique à trois reprises sous sa gouverne. Qui plus est, Gretzky n'a connu qu'une seule saison supérieure à ,500 (2007-2008). Au total, la Merveille revendique un dossier de 143 victoires, 161 défaites et 24 revers en prolongation derrière le banc.

Photo archives AP

Robert «Butch» Goring

MARIO TREMBLAY

Malgré une fiche positive (71-63-25) en deux saisons comme entraîneur du Canadien, on retient surtout de Mario Tremblay sa relation plus qu'orageuse avec Patrick Roy, qui a culminé lors de cette fameuse défaite de 11-1 contre les Red Wings de Detroit, le 2 décembre 1995. Lorsque Tremblay a rappelé Roy au banc après l'avoir laissé devant le filet pour les neuf premiers buts des Wings, le gardien a lancé au président du club, Ronald Corey, qu'il venait de jouer son dernier match dans l'uniforme du Tricolore. Deux jours plus tard, Roy était échangé à l'Avalanche dans ce qui s'est avéré être l'une des pires transactions de l'histoire de l'équipe.

RICK TOCCHET

À la défense de Rick Tocchet, toute l'organisation du Lightning de Tampa Bay se comportait davantage comme une poule sans tête au moment où il en a pris les rênes, au début de la saison 2008-2009. Le directeur général Brian Lawton - qui sera d'ailleurs congédié en même temps que Tocchet, à la fin de la saison 2009-2010 - multipliait les gaffes. Les propriétaires Len Barrie et Oren Koules se disputaient constamment sur la façon de gérer le club. N'empêche, malgré la présence des Steven Stamkos, Vincent Lecavalier et autres Martin St-Louis, Tocchet n'a pu faire mieux qu'une fiche de 53-69-26.

Photo Bernard Brault, archives La Presse

Mario Tremblay

ÉDOUARD «NEWSY» LALONDE

Le phénomène des grands joueurs ayant mordu la poussière en tant qu'entraîneurs ne date pas d'hier: «Newsy» Lalonde, première supervedette digne de ce nom de l'histoire du Canadien de Montréal, n'a pu réussir à transporter sa magie derrière le banc du CH. Lors de sa seule saison avec Lalonde à la barre, en 1932-1933, le Tricolore a dû se contenter de 18 victoires, 25 défaites et 5 matchs nuls. Il s'agit d'ailleurs de l'unique saison perdante du Canadien au cours de ses 16 premières années dans la LNH.

JOHN MACLEAN

John MacLean a longtemps trôné au sommet du classement des buteurs et des pointeurs de la franchise, avant d'être dépassé par Patrik Elias. C'est une fois passé dans le rôle d'entraîneur-chef, en 2010-2011, que les choses se sont gâtées pour lui. Durant son règne de seulement 33 matchs, les Devils ont compilé un famélique dossier de 9-22-2. On a même demandé à Jacques Lemaire de sortir de sa retraite pour venir redresser la situation. Ce dernier a fait ce qu'il a pu pour remettre l'équipe sur les rails, mais il était déjà trop tard, et les Devils ont finalement raté les séries éliminatoires pour la première fois en 13 ans.

Photo archives La Presse

Édouard «Newsy» Lalonde