À mi-chemin dans le premier match de la série opposant les Bruins de Boston aux Rangers de New York, si l'on avait annoncé que le tout irait en prolongation, ça aurait ressemblé à un mauvais groupe rock qui crie «en voulez-vous encore?» à une foule mal à l'aise.

Mais dès les fenêtres se sont ouvertes, jeudi soir au TD Garden de Boston et que les deux équipes se sont échangées quatre buts en seulement 10:32, on était en droit d'en redemander.

C'est finalement Brad Marchand qui a tranché un débat de 3-2 en faveur des Bruins. Un résultat pleinement mérité, disons-le, car ils ont été en contrôle total de la prolongation jusqu'à ce que le dossier soit réglé.

> Le sommaire du match

Lors des 24 derniers matchs de saison régulière opposant les Bruins et les Rangers, 19 affrontements se sont réglés par la marque d'un but. Il fallait bien que ça continue dans la même veine en séries.

Vrai que Henrik Lundqvist a parfois été aidé par ses poteaux - trois fois en prolongation seulement - mais il a été dominant devant le filet des Rangers en repoussant 45 lancers.

Il n'a toutefois pu résister au surnombre qui a mené au premier but des séries de Marchand.

«Souvent en séries, quand une équipe joue très bien mais qu'elle se bute à des poteaux et à des opportunités manquées, l'autre finit par l'emporter par un but chanceux, a soutenu la petite peste des Bruins. Mais nous avons connu un fort match et nous sommes heureux d'avoir pu capitaliser en prolongation.»

Tout s'est décoincé

Ça aura vraiment été un match en deux temps, car la première moitié de la rencontre avait été une cascade de dégagements refusés et de tirs bloqués. Remarquez, ça a dû faire l'affaire des Rangers qui ont ainsi empêché les locaux d'imposer leur rythme tôt dans le match.

Lundqvist, qui venait de se payer deux blanchissages consécutifs face aux Capitals de Washington, a finalement cédé devant Zdeno Chara. Pas sur l'un de ces boulets de canon dont le grand Slovaque a le secret, mais sur un tir chevrotant qui a déstabilisé le gardien des Rangers.

Lundqvist a dû dire adieu à une séquence immaculée de 152:23.

Ça prenait vraiment ce but-là pour décoincer tout le monde, car jusque-là, regarder du gazon pousser eut peut-être été plus exaltant.

Réveillés par la prise de contrôle des Bruins, les Blue Shirts ont répliqué avec deux buts en 15 secondes à cheval sur les deuxième et troisième périodes. L'ancien du Canadien Ryan McDonagh a marqué avec 1,3 seconde à faire à la deuxième, puis Derek Stepan a fait mouche dès la reprise des hostilités.

Vous savez, les unités spéciales...

Les Rangers en arrachent en avantage numérique, étant incapables de passer du temps de qualité en zone adverse. Ils en sont maintenant à deux buts en 31 occasions en séries.

Les Bruins, eux, ont présenté une attaque à cinq plus inspirée que ce qu'on a vu d'elle tout au long de la saison. Ils ont converti lors d'un tir du jeune Torey Krug.

Imaginez : privé des défenseurs Dennis Seidenberg, Andrew Ference et Wade Redden, Claude Julien a dû se tourner vers un jeunot de 22 ans qui n'avait joué que trois matchs dans la LNH et qui n'avait aucune expérience des séries.

«Je rêvais depuis toujours de jouer dans les séries et je suis tellement heureux d'avoir pu aider l'équipe en créant l'égalité», a confié Krug.

Avec deux autres défenseurs recrues dans la formation, les Bruins ont utilisé leur capitaine à outrance. Chara a joué plus de 38 minutes en plus de marquer un but et d'orchestrer le surnombre qui allait mettre fin au match.

La série se poursuit dimanche après-midi à Boston.