La bouche grande ouverte, Ken Hitchcock n'a pu se retenir après avoir entendu le son de la sirène qui signifiait l'élimination des Blues de St. Louis. Le gardien Brian Elliott, incrédule, est pour sa part tombé à genoux.

Pour la deuxième saison d'affilée, les Blues ont conclu leur campagne en encaissant quatre défaites de suite contre les Kings de Los Angeles. Ils n'ont pas été balayés cette fois-ci, mais l'opportunité d'accéder au tour suivant leur a glissé entre les doigts.

Particulièrement pour Hitchcock, qui s'est adressé au groupe de jeunes espoirs prometteurs de l'organisation qui ont obtenu plusieurs chances de se faire valoir durant les séries éliminatoires sans les saisir. Cette concession, qui rêve toujours de savourer sa première conquête de la coupe Stanley, risque d'ailleurs de dresser une liste assez longue des choix de premier tour qui ont manqué le bateau cette saison.

«Ce que je vais leur dire, c'est que ce n'est pas suffisant», a déclaré Hitchcock après le revers de 2-1 contre les Kings lors du match no 6 vendredi soir. «SI tu veux être un champion, ce n'est pas suffisant.

«Si tu veux être un champion, il va falloir que tu trouves une façon de le devenir.»

T.J. Oshie, un choix de première ronde en 2005, a affiché un différentiel de moins-3 dans un match au cours duquel il a inscrit ses deux premiers buts en carrière en séries éliminatoires. Patrik Berglund (2006) a touché la cible une fois, contre aucune pour David Perron (2007). La recrue Vladimir Tarasenko (2010) n'a pas eu d'impact à sa seule présence.

Berglund a obtenu la meilleure chance de créer l'égalité en troisième période, sauf qu'il l'a ratée. On l'a ensuite vu au banc se cachant la tête entre ses mains. Ils vont certainement ruminer le souvenir de Dustin Penner inscrivant le but victorieux pendant quelques mois.

«Sur ce jeu, tu ne peux que te blâmer», a commenté le capitaine des Blues David Backes, un choix de deuxième tour en 2003 qui a démontré du leadership et de l'intensité. «Ce sont de petites choses qui deviennent très importantes. Elles font plus mal qu'en apparence, car au bout du compte nous rentrons à la maison et ils poursuivent leur route.»

Même s'il a été prompt à étiqueter le gardien Jonathan Quick de meilleur joueur de cette série, Hitchcock a rappelé que la fenêtre d'opportunités pour remporter la coupe Stanley demeurait ouverte pour les Blues. Mais seulement si, a-t-il tenu à répéter, le noyau de joueurs de l'organisation connaît son éclosion.

«Honnêtement, nous devons en obtenir plus des joueurs qui ont grandi au sein de l'organisation», a dit Hitchcock. «Et c'est un enjeu que nous règlerons pendant la saison morte en discutant avec chacun des individus concernés.

«Nous avons besoin des gars sur lesquels nous avons bâti cette organisation.»

Mais aussi sur ceux qui sont arrivés à St. Louis via des transactions.

Parmi les déceptions qui ont marqué le parcours des Blues se trouvent les noms de Chris Stewart, qui a été limité à une passe après avoir mené l'équipe avec 18 buts en saison régulière, et Andy McDonald, blanchi en séries éliminatoires.

Ces joueurs faisaient d'ailleurs partie de ceux visés par Hitchcock.

«Nous n'avons pas dégagé la rondelle à deux reprises alors que nous en avions l'opportunité, nous n'avons pas surveillé le bon joueur et certains tirs ont dévié sur nos lames de bâton», a expliqué Hitchcock. «Nous avons paniqué avec la rondelle et elle a terminé sa course dans notre filet.»

Les joueurs, qui videront leur casier respectif dimanche, savent qu'ils doivent s'améliorer.

«Cette équipe ne devait pas participer aux séries éliminatoires, puis nous avons ajouté certains éléments à la date limite des transactions, a rappelé Backes. Nous avons acquis de gros noms et nous nous attendions à connaître plus de succès.

«J'ignore quelle sera la prochaine étape, mais en ce moment nous avons un goût amer en bouche.»