Les Sénateurs avaient promis d'afficher plus d'intensité dans le troisième match et ils ont tenu parole.

Le match avait été viril dès le début avec pas moins de six punitions pour rudesse infligées en première période. Les Sénateurs avaient rapidement ciblé P.K. Subban, Brendan Gallagher et Brandon Prust, et les trois joueurs du CH n'ont pas été un facteur dans le match.

«On s'est fait battre par une bonne équipe», a plusieurs fois répété Michel Therrien après la rencontre

L'entraîneur n'avait qu'un grief: le temps d'arrêt que Paul MacLean a demandé en fin de match, un geste qu'il a qualifié de manque de classe.

«Je n'ai pas de classe? Les joueurs du Canadien font du très bon travail pour s'humilier eux-mêmes, ils n'ont pas besoin de mon aide», a répliqué l'entraîneur-chef des Sénateurs, qui a pris soin d'énumérer les punitions où le CH avait été l'agresseur.

«Il me restait 10 joueurs sur le banc et je ne savais pas ce qui s'en venait ensuite, a indiqué MacLean. Je me sentais mal pour les arbitres, mais ils ne me laissaient pas rappeler mes joueurs au banc. Mon seul recours était le temps d'arrêt. Je ne voulais pas que personne se blesse, c'était devenu assez stupide comme ça.

«En raison de circonstances provoquées par le Canadien, j'ai été forcé de protéger mes joueurs. Je ferai de même à chaque fois.»

Parmi les gestes qu'il reproche au Canadien, MacLean a mentionné cette rondelle que Josh Gorges aurait tirée volontairement sur Kyle Turris en toute fin de match.

«J'essayais juste de dégager parce qu'on était en désavantage numérique et la rondelle m'a échappé, a justifié Gorges. À ce temps-ci de l'année, on ne peut pas perdre notre calme de cette façon, a-t-il poursuivi. Il faut se regrouper et tout oublier ça en vue du prochain match.»

Victoires par décision

Le Tricolore avait été en mesure de garder le match à sa portée après 40 minutes même s'il était évident qu'il n'était pas la meilleure équipe sur la glace. Mais lorsque le sort en a été jeté, les Sénateurs ont réglé son cas dans le segment pugilat de la soirée.

«À la mise en jeu, j'ai vu Smith gisant par terre à cause d'un coup de Ryan White, a raconté Chris Neil. Je n'ai pas vu le jeu au complet, mais Cowen a rejoint White avant que j'aie eu le temps de le faire. C'est comme ça que tout est parti.»

Neil a servi toute une correction à Travis Moen pendant que Cowen réglait le cas de White. En fait, les cinq combats simultanés ont tourné à l'avantage des Sénateurs.

«J'étais seulement préoccupé par la mienne, il va falloir que je regarde les reprises pour voir les autres!» a lancé Neil.

Pageau sur un nuage

Jean-Gabriel Pageau se distinguait en séries avec les Saguenéens de Chicoutimi il y a un an à peine, et voilà qu'un tour du chapeau dans l'uniforme des Sénateurs a fait de lui le héros de la soirée, dimanche.

Il est devenu le plus jeune joueur dans l'histoire de l'équipe à connaître un match de plus d'un but en séries éliminatoires.

«Les fans ont été extraordinaires pour nous. Ils ont été une bonne source de motivation à un moment où l'on avait besoin d'eux», a commenté le petit centre de 20 ans en parlant des amateurs qui chantaient son nom sur l'air du «Olé! Olé! Olé!» associé au Canadien.

N'hésitant pas à faire confiance au jeune attaquant gatinois, Paul MacLean a identifié Pageau comme l'un de ses meilleurs attaquants récemment.

«Il va avoir de la difficulté à passer le pont (de la rivière des Outaouais) ce soir, a lancé MacLean. J'espère qu'il va savourer sa soirée et je pense que ça va me prendre un certain temps à le ramener sur Terre demain...»