Daniel Alfredsson patine avec un maillot des Sénateurs sur le dos depuis longtemps. En fait, le joueur suédois est arrivé seulement trois ans après la renaissance de l'équipe... et il sait fort bien que le temps commence à presser.

En 17 saisons, toutes avec les Sénateurs, l'attaquant de 40 ans n'a évidemment jamais pu boire dans le célèbre trophée de lord Stanley. Il dit ne pas trop s'en faire avec le temps qui passe... mais il admet du même souffle que les présentes séries de la Coupe Stanley pourraient être ses dernières.

«Ce sera peut-être le cas, a-t-il reconnu hier après-midi au Centre Bell. J'ai aussi songé à ça l'année dernière. Mais je ne pense pas trop à ça maintenant; il faut toujours tout donner sur la glace, peu importe ce qui peut nous arriver par la suite.»

Alfredsson n'a toujours pas de contrat en vue de la prochaine saison, et dans son cas, le compte à rebours est certes commencé. Cette série contre le Canadien, qui s'amorce ce soir au Centre Bell, pourrait bien être parmi les dernières de sa carrière dans cette ligue. Ou la dernière.

«Mais je ne sens pas de sentiment d'urgence à cause de ça, a-t-il ajouté. Tout ce que j'y vois, c'est une belle occasion de réussir quelque chose. Je suis content d'avoir une autre chance comme ça avec l'équipe, parce qu'on ne sait jamais quand on sera de retour en séries.»

On le sait, les Sénateurs et leur capitaine n'ont pas exactement connu l'ivresse des grands triomphes au fil des ans. Bien sûr, il y a eu cette participation à la grande finale de 2007 contre les Ducks d'Anaheim, mais souvent, les séries à Ottawa sont un synonyme de déception.

Depuis cette présence en grande finale il y a six ans, Daniel Alfredsson n'a pris part qu'à 12 rencontres de séries éliminatoires. Mais il n'a pas oublié l'ambiance des grands soirs de printemps pour autant.

Toujours spéciales, les séries

«Je me souviens encore de mes premières séries (en 1996)... C'était contre les Sabres de Buffalo, et on avait perdu en sept parties. Je me souviens surtout de l'ambiance qu'il y avait en ville. Tout le monde ne parlait que de ça, c'était incroyable. Quand ça fait longtemps qu'on joue dans cette ligue, on en vient à savoir comment se comporter dans ces situations, j'imagine.»

Et même s'il patine dans cette ligue depuis très longtemps, Alfredsson n'a jamais eu l'occasion de prendre part à un match des séries au Centre Bell. La rencontre de ce soir sera donc une première entre le CH et les Sénateurs depuis la renaissance de ce club en 1992... mais aussi une première pour le capitaine, qui ne sait trop quoi répondre à ceux qui prédisent une série sans émotion parce que ces deux clubs ne se détestent pas assez.

«Je ne me pose pas vraiment de questions à ce sujet-là... C'est certain que les Sénateurs ne sont pas dans cette ligue depuis aussi longtemps que le Canadien. Mais je crois que la rivalité va s'installer avec le temps. On va avoir sur la glace deux équipes qui vont tout donner. Ce ne sera peut-être pas le hockey le plus beau de toute votre vie, mais les deux équipes vont tout donner.»

En attendant de savoir si leur capitaine sera de retour la saison prochaine, les plus jeunes Sénateurs continuent d'être émerveillés.

«Tu le regardes patiner, et il n'a pas du tout l'air d'un gars de 40 ans, a fait savoir Guillaume Latendresse. Il est encore très rapide sur la glace.»

C'est sans doute pour cette raison que Daniel Alfredsson ne veut pas trop jaser de son avenir: parce qu'il peut encore aider les siens et parce qu'il veut savourer sa première série contre le Canadien.

«Je crois que ça va être une série incroyable, vraiment», a-t-il offert en guise de conclusion. Sans trop savoir quand aura lieu sa propre conclusion à lui.