Dans l'entourage du Canadien, on suggère que l'absence de Raphael Diaz et d'Alexei Emelin contribue aux ennuis actuels de la brigade défensive. Qu'est-ce qu'on dirait si l'équipe était privée de Sidney Crosby, Evgeni Malkin, James Neal et Paul Martin?

Pourtant, les Penguins de Pittsburgh continuent de gagner. Après avoir perdu deux matchs qui ont stoppé une séquence de 15 gains consécutifs, ils viennent de coller quatre autres victoires.

Malkin, qui compose avec une épaule endolorie, a patiné avec les siens mardi, mais les trios réguliers à l'entraînement laissaient croire qu'il n'affrontera pas le Canadien mercredi soir.

Pourquoi précipiter les choses? Non seulement les Penguins sont confortablement installés en tête de l'Association de l'Est - sept points devant le Tricolore -, mais leur fiche sans Malkin cette année est de 17-4.

En fait, dans les 86 matchs que le grand centre russe a ratés depuis son arrivée dans la LNH, les Penguins ont maintenu un dossier de 52-28-6.

Ils sont comme ça, les Penguins: le reste des effectifs rehausse son jeu quand la tête d'affiche n'est pas là. Et leur fiche en saison régulière est tout aussi reluisante en l'absence de Sidney Crosby (81-41-13). Elle inclut quatre victoires en six matchs cette saison.

Le clou de l'affaire, c'est que l'équipe a cumulé un dossier de 24-13-5 depuis 2008 lorsqu'elle est privée de ses deux supervedettes en même temps.

Il reste de gros noms

Comment les Penguins font-ils pour faire aussi bonne figure quand ils ne sont pas là?

«Ce sont deux joueurs au talent exceptionnel qui apportent beaucoup, sauf qu'ils ne jouent pas différemment des autres, explique l'attaquant Pascal Dupuis. On a un système de jeu et tout le monde joue à l'intérieur de ce système. C'est juste qu'eux le pratiquent avec beaucoup plus d'habileté.

«Mais ce n'est pas comme s'ils faisaient une chose et que le reste de l'équipe faisait autre chose.»

Crosby, qui se remet d'une fracture de la mâchoire qui lui a coûté quelques dents, n'est peut-être pas prêt pour une épluchette de blé d'Inde, mais il a au moins recommencé à patiner. Il a patiné mardi matin avec James Neal, qui se remet d'une commotion cérébrale.

Quant à Paul Martin, qui soigne une blessure à une main, il a patiné en solitaire avant tout le monde.

«C'est vrai qu'il manque des gros noms, mais il en reste encore pas mal!», constate Dupuis.

En effet. Et l'un d'eux est un futur membre du Temple de la renommée.

Changement important pour Iginla

Jarome Iginla s'est joint aux Penguins le 30 mars dernier. Pour la première fois en 16 ans de carrière, l'ancien capitaine des Flames allait jouer ailleurs qu'à Calgary. Iginla emboîtait le pas à Brenden Morrow, ex-capitaine des Stars de Dallas, et au défenseur Douglas Murray, acquis des Sharks de San Jose 24 heures après l'arrivée de Morrow.

Les emplettes du DG Ray Shero ont cimenté la formation, mais ont aussi bouleversé la vie d'Iginla.

«J'avais des sentiments partagés lors de la transaction, a confié l'ailier de 35 ans. J'ai grandi avec les Flames, avec lesquels j'ai plein de beaux souvenirs. Mais nous ne connaissions pas de succès et j'étais excité à l'idée de me joindre aux Penguins.»

Iginla s'est joint à l'équipe à la toute fin de sa séquence de 15 victoires. Les Penguins s'étaient débrouillés sans Malkin durant la majorité de cette période, et l'attitude qui régnait dans le vestiaire a frappé Iginla.

«Tous les jours, l'approche est la même. Il y a toujours la même confiance de gagner à chaque match, a-t-il relevé.

«C'est un club bien mené qui possède de la profondeur. On n'entend jamais dire que ce serait différent si un tel ou un tel était dans la formation, ou que nous serions chanceux de faire telle chose compte tenu du nombre de blessés.»

S'ils croyaient pouvoir enfiler un habit de joueur de soutien en arrivant ici, Iginla et Morrow ont été forcés de prendre des responsabilités plus importantes après la perte de Crosby et Malkin.

«C'est bon qu'ils se sentent importants et valorisés même s'ils viennent juste d'arriver», note Dupuis.

Selon l'entraîneur-chef Dan Bylsma, l'intégration des deux anciens capitaines s'est faite tout en douceur.

«Ils ont été très respectueux, a dit Bylsma. Même que parfois, j'ai dû dire à Jarome de tirer davantage au lieu de toujours chercher un coéquipier. Il a le droit de prendre les choses en main!»