Existe-t- il une rivalité plus intense au hockey que celle qui oppose les Canadiennes et les Américaines? Depuis 25 ans, les deux formations dominent outrageusement leur sport - au point où elles en minent la crédibilité -, mais si les amateurs de hockey étaient moins «machos», ils reconnaîtraient tous que ce sont là deux des meilleures équipes du monde, incluant les hommes.
Triples championnes olympiques de hockey féminin, les Canadiennes se sont aussi imposées 10 fois aux Championnats mondiaux et elles vont entreprendre mardi à Ottawa la défense du titre enlevé de haute lutte, en mars dernier, face aux Américaines.
Nos voisines, victorieuses lors de trois championnats consécutifs (2008, 2009, 2011), étaient encore les favorites à Burlington au Vermont, mais les fières Canadiennes ont remporté une finale dramatique, en prolongation, grâce à un but de Caroline Ouellette.
C'est à leur tour de défendre le championnat chez elles, face à des rivales qui ont bien envie de prendre une douce revanche et d'afficher leur ambition à 10 mois des Jeux de Sotchi.
La double championne olympique Danielle Goyette connaît bien l'équipe américaine, qu'elle a affrontée des dizaines de fois au cours de sa longue carrière. «La rivalité est vraiment intense, souligne-t-elle. Depuis quelques années, c'est rare que l'une des deux équipes remporte deux affrontements d'affilée et nous nous poussons continuellement à devenir meilleures.
L'adjointe de l'entraîneur-chef Dan Church ajoute: «Il faut continuellement trouver de nouvelles stratégies pour déjouer l'adversaire, le surprendre dans les matchs importants. Cela a d'ailleurs un effet d'entraînement sur tout le hockey féminin. La qualité du jeu augmente sans cesse, à tous les niveaux.»
Chaque match Canada-États-Unis est une nouvelle bataille dans une guerre sans fin. L'analogie militaire est d'autant plus de mise que Hockey-Canada a réuni son équipe à Petawawa, sur l'une des plus grandes bases militaires du pays, pour compléter sa préparation avec rigueur. La plupart des soldats qui se rendent en Afghanistan passent d'ailleurs par ici.
«Nous avons rencontré des militaires cette semaine et cela nous a procuré une source de motivation supplémentaire, racontait Marie-Philip Poulin, samedi matin. C'est vraiment un honneur de représenter notre pays.»
La continuité
La formation canadienne sera pratiquement la même que celle qui a triomphé à Burlington en avril dernier. Seule la Québécoise Sarah Vaillancourt, blessée en 2012, a réintégré l'équipe.
«Nous avons un bon mélange de joueuses expérimentées, comme Caroline Ouellette ou Hayley Wickenheiser, et de jeunes déjà prêtes à assumer les premiers rôles, comme Marie-Philip Poulin, Lauriane Rougeau ou Laura Fontino», estime Goyette.
«Jouer à la maison nous impose évidemment une pression supplémentaire, mais c'est aussi un grand plaisir. Nous n'avons pas souvent la chance de jouer devant de bonnes foules, avec nos familles et nos amis dans les gradins.»
Samedi soir, c'est justement dans l'amphithéâtre bondé de Pembroke, juste à côté de Petawawa, que les Canadiennes ont facilement vaincu les Suédoises, 8-0, dans leur dernier match préparatoire.
«Un bon départ, a noté Wickenheiser, la Canadienne la plus titrée de l'histoire, avec notamment huit titres mondiaux. Nous devons encore améliorer notre vitesse d'exécution, travailler le synchronisme de nos trios, mais je crois que nous sommes prêtes pour le début de ce tournoi.»
Poulin, qui a encore connu une saison exceptionnelle à Boston University en menant l'équipe à la finale du Frozen Four, est également confiante. «Ce sera un avantage de jouer à la maison, avec le soutien de la foule, insiste-t-elle. Nous nous connaissons bien et nous connaissons également très bien nos rivales américaines.
«Tous les matchs contre elles sont très disputés et ce sera vraiment important de rester toujours bien concentrées, aussi bien en zone offensive que défensive. Entre nous, la victoire se joue souvent sur un seul jeu, comme l'année dernière en prolongation.»
Les Canadiennes sont arrivées à Ottawa dimanche matin, quelques heures avant les Américaines qui se sont entraînées à Lake Placid. Les autres formations ont également eu droit à quelques jours d'entraînement dans différentes villes de la région avant de rejoindre la Capitale nationale.
La compétition s'amorce mardi, avec déjà un choc au sommet entre les deux équipes favorites, question d'établir une première hiérarchie en vue des matchs éliminatoires, le week-end prochain. Un match «sans importance», pourrait-on penser...
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SIX QUÉBÉCOISES AUX MONDIAUX
Caroline Ouellette
Née le 25 mai 1979, à Montréal
5'11', gauchère
Membre de l'équipe nationale depuis 1999
Équipe régulière: Stars de Montréal (CWHL)
Trois titres olympiques, six titres mondiaux
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Charline Labonté
Née le 15 octobre 1982, à Boisbriand
Gardienne, 5'9', gauchère
Membre de l'équipe nationale depuis 2000
Équipe régulière: Stars de Montréal (CWHL)
Deux titres olympiques, deux titres mondiaux
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Sarah Vaillancourt
Née le 8 mai 1985, à Sherbrooke
Attaquante, 5'5', droitière
Membre de l'équipe nationale depuis 2003
Équipe régulière : Stars de Montréal (CWHL)
Deux titres olympiques, un titre mondial
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Catherine Ward
Née le 28 février 1987, à Montréal
Défenseure, 5'6', gauchère
Membre de l'équipe nationale depuis 2007
Équipe régulière: Stars de Montréal (CWHL)
Un titre olympique, un titre mondial
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Lauriane Rougeau
Née le 12 avril 1990, à Beaconsfield
Défenseure, 5'8'', gauchère
Membre de l'équipe nationale depuis 2011
Équipe régulière: Université Cornell (NCAA)
Un titre mondial
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Marie-Philip Poulin
Née le 28 mars 1991, à Beauceville
Attaquante, 5'6'', gauchère
Membre de l'équipe nationale depuis 2009
Équipe régulière: Boston University (NCAA)
Un titre olympique, un titre mondial