L'homme qui a congédié Michel Therrien à Pittsburgh est le même qui a fortement recommandé son embauche auprès de la direction du Canadien, le printemps dernier.

Ray Shero, directeur général des Penguins depuis sept ans, est celui qui a mis Therrien à la porte en février 2009, au moment où les résultats de l'équipe n'étaient pas aussi bons que prévu.

Mais au terme de la saison dernière, c'est aussi Shero qui a recommandé Therrien au directeur général du Canadien, Marc Bergevin.

«Quand Marc m'a appelé avant de prendre sa décision, je lui ai expliqué tout ce que Michel avait fait pour notre équipe, a confié Shero en entrevue avec La Presse à Pittsburgh. Les résultats de Michel avec le Canadien cette saison ne me surprennent pas. Ce qui me surprend, c'est que ça lui ait pris autant de temps avant de pouvoir retourner derrière un banc de la LNH.»

Shero estime qu'il n'est probablement pas le seul à avoir vanté les qualités de Michel Therrien à Marc Bergevin, mais il n'a pas hésité à faire savoir au DG montréalais que l'embauche de Therrien serait une bonne décision pour son organisation.

«J'ai expliqué à Marc tout ce que je savais de Michel, d'ajouter Shero. Comme directeur général, c'est un plaisir de travailler avec un gars comme lui, qui est très loyal, qui possède une bonne structure de travail et une bonne discipline. Je lui ai dit qu'à Pittsburgh, Michel avait su soutirer le maximum de nos gars, autant les jeunes que les plus vieux.

«Je croyais qu'il méritait une autre chance avec tout ce qu'il a fait pour nous ici. On avait perdu la finale de la Coupe Stanley en six matchs contre Detroit... Le club était en danger de rater les séries la saison suivante, mais ce n'était pas la faute de Michel. Il devrait être fier de ce qu'il a accompli avec nous, et je suis heureux qu'il ait obtenu une autre chance.»

À Pittsburgh, la sortie de Michel Therrien avait été plutôt difficile, marquée par des rumeurs de dissension dans le vestiaire. À l'époque, on avait chuchoté que les stars offensives de l'équipe ne croyaient plus en ce système défensif imposé par leur entraîneur à chaque match.

«Je me souviens surtout qu'on ne jouait pas bien à ce moment-là, a raconté le gardien Marc-André Fleury. L'équipe était dans une très mauvaise position, et on n'en sortait pas. Quand ça arrive, ce n'est pas tout le temps la faute du coach.»

Quatre ans plus tard, Ray Shero reconnaît encore que la décision de congédier Michel Therrien ne fut pas si facile, même si Dan Bylsma, son successeur, a fini par mener l'équipe à une conquête de la Coupe Stanley quelques mois plus tard.

«Il fallait faire un changement à ce moment-là, se souvient Shero. Ce n'est jamais facile de prendre une telle décision. C'est ce que le Lightning de Tampa Bay vient de faire, mais ça ne veut pas dire que Guy Boucher n'est pas un bon entraîneur. C'est juste que des fois, ça prend un changement.»