On ne lui a rien appris, l'information s'était déjà rendue à ses oreilles. Chuck Weber suit avec intérêt la carrière de David Desharnais depuis qu'il l'a eu sous ses ordres à Cincinnati, dans la Ligue de la Côte Est, il y a cinq ans.

Maintenant basé au Texas, où il dirige le Rampage de San Antonio, de la Ligue américaine, Weber a été heureux d'apprendre en fin de semaine dernière que Desharnais avait obtenu du Canadien un prolongement de contrat de quatre ans, s'élevant à 16 millions $ US.

«J'ai éprouvé un sentiment de fierté de le voir jouer son premier match dans la Ligue nationale. Le même sentiment m'a envahi quand il a commencé à jouer sur une base régulière, et là je suis tout autant fier de le voir s'imposer comme un des meilleurs joueurs de centre de la ligue», a affirmé Weber en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

Un entraîneur retire toujours une satisfaction de voir un de ses anciens joueurs réussir, mais Weber dit que la satisfaction est plus grande pour lui dans le cas de Desharnais en raison du parcours peu commode que le jeune Québécois a réalisé.

«Il n'a profité d'aucun statut particulier, il a toujours dû travailler d'arrache-pied, et il a mérité tout ce qu'il a obtenu depuis le début de sa carrière. C'est ce qui me rend le plus fier pour lui.»

Weber n'oubliera pas de sitôt la saison de rêve que les Cyclones de Cincinnati ont connue en 2007-08, grâce à Desharnais. Les Cyclones ont tout raflé, signant 55 victoires en saison régulière et remportant la Coupe Kelly en séries éliminatoires. Desharnais a été le meilleur marqueur de la ligue, avec 106 points (29-77), en plus d'être choisi le joueur par excellence des séries, avec une récolte de 33 points (9-24). Il a également été coiffé de l'honneur de recrue par excellence.

«C'est un battant, un compétiteur-né, animé d'une volonté sans fin de dépassement de soi, a louangé Weber. En plus d'être un joueur exceptionnel, sûrement un des cinq meilleurs que j'ai eu la chance de diriger en 14 années dans le coaching, c'est une meilleure personne encore.»

Weber, un Américain, a relaté une anecdote illustrant le grand désir de vaincre qui habite Desharnais.

«Nous avons amélioré le record de la ligue en remportant 19 matchs d'affilée en cours de saison. C'est une défaite crève-coeur de 3-2 subie à Stockton, en Californie, qui a mis fin à la séquence. David était dévasté après le match. Mais il s'est craché dans les mains et il a aidé l'équipe à gagner ses cinq matchs suivants. Nous avons connu une séquence de 24 victoires en 25 matchs! C'était pas mal impressionnant à voir.»

Desharnais a été blanchi dans les deux rencontres que le Canadien a jouées depuis l'annonce de l'entente, qui entrera en vigueur la saison prochaine. Il est encore à la recherche de son 100e point dans la LNH.

Weber ne craint aucunement un relâchement de sa part au cours des saisons à venir.

«C'est mal connaître David. C'est un athlète très orgueilleux, dans le bon sens du mot, qui n'a jamais emprunté de détour. Vous ne pouvez pas accomplir tout ce qu'il a accompli, et de la façon qu'il l'a fait, en prenant des raccourcis.

«Il ne connaît rien d'autre que la bonne façon de faire les choses. Il ne lâchera pas, vous verrez.»