La brigade défensive du Canadien produit à un rythme effarant. Collectivement, elle a récolté 74 points cette saison, soit plus que tout autre groupe de défenseurs de la ligue. Les Penguins de Pittsburgh sont deuxièmes avec 67.

L'apport de P.K. Subban, Andrei Markov et, dans une certaine mesure, Raphael Diaz se comprend aisément; mais l'étonnante séquence de sept points en sept matchs d'Alexei Emelin représente une contribution inattendue.

Il y a aussi Josh Gorges qui, en Caroline-du-Nord, y est allé d'une rare soirée de deux points. Et dimanche soir en Floride, Francis Bouillon a marqué le quatrième but des siens afin de clouer le cercueil des Panthers.

Bref, tout le monde met la main à la pâte.

Tout le monde? Enfin, presque tout le monde.

Le nom de Yannick Weber ayant été inséré sur la liste des blessés en raison d'une blessure à un genou, le Tricolore a préféré rappeler Greg Pateryn des Bulldogs de Hamilton et le mettre à l'essai pendant deux matchs plutôt que de s'en remettre à Tomas Kaberle.

Ça en dit long sur l'évaluation qu'on fait de Kaberle!

Kaberle rigolait avec ses coéquipiers au terme de la victoire de 5-2 en Floride mais, de manière générale, il ne doit pas la trouver drôle.

Pateryn, un ancien choix de cinquième ronde des Maple Leafs de Toronto que le Canadien a acquis en 2008 en retour de Mikhail Grabovski, était une recrue cette année à Hamilton.

Certes, Pateryn était le meilleur défenseur des Bulldogs depuis quelques semaines. Il est droitier, il s'acquitte de ses tâches défensives et sera en mesure d'appliquer quelques bons coups d'épaule si on lui donne le temps de prendre son rythme dans la LNH.

Il propose donc des éléments qui manquaient au Tricolore.

Mais Kaberle, lui, semble avoir écoulé sa banque d'occasions. Il n'a même pas été utilisé en supériorité numérique à son dernier match, mardi dernier, contre les Islanders de New York.

Son dossier est maintenant sur le bureau de Marc Bergevin qui aura une décision à prendre, surtout lorsque le premier de Weber ou Diaz sera prêt à revenir au jeu.

À moins d'une autre blessure, la seule planche de salut de Kaberle passe par le rendement inadéquat de Pateryn. Voilà quelque chose qu'on n'aurait pas pensé écrire cette saison!

Bergevin pourrait-il le soumettre au ballottage?

À Washington, les Capitals en étaient venus à la conclusion que Roman Hamrlik était rendu au bout du rouleau et l'ont soumis au ballottage. Il a été réclamé par les Rangers de New York, qui ont vite déchanté.

La différence, c'est que le contrat de Hamrlik viendra à échéance à la fin de la saison. Il reste à Kaberle une autre année à 4,25 millions.

Comment croire qu'une autre équipe puisse faire son acquisition, via le ballottage ou dans le cadre d'une transaction, avec un tel engagement salarial et avec un tel signal lancé par le Tricolore?

Plus la saison avance, plus il semble évident que le nom de Kaberle ira rejoindre celui de Scott Gomez dans la colonne des rachats.