Carey Price a déjà été de meilleure humeur.

Avant même les défaites encaissées face aux Penguins de Pittsburgh et aux Islanders de New York, il laissait transparaître des gestes de frustration.

Et encore mercredi, au terme d'un entraînement facultatif auquel n'ont participé que cinq joueurs en plus des deux gardiens, Price a cassé un bâton après avoir concédé un but à Petteri Nokelainen dans un exercice de tirs de barrage.

On se demande ce que ce serait si son club n'était pas premier au classement !

Mais après deux contre-performances consécutives au cours desquelles il a accordé 12 buts, le gardien de 25 ans a visiblement hâte de retrouver ses repères.

« C'est clair que ça n'a pas été mes meilleurs départs, mais ça ne sert à rien qu'on s'apitoie sur notre sort », nous a-t-il dit à sa sortie de la patinoire.

Price a parlé d'un défi mental auquel il était confronté, un défi qu'il avait été capable de surmonter il y a quelques années. On parle ici de sa capacité à tourner la page sur une erreur ou un mauvais but et de se recentrer sur l'objectif.

« Je dois être plus compétitif, a-t-il indiqué. Il y a des rebonds qui ne m'ont pas favorisé, mais il y a des buts que j'ai accordés que je n'aimais pas.

« Je me sens bien, je me sens fort, mais il faut que je me batte quand des épreuves se présentent. Je ne peux pas laisser un ou deux buts me décourager. »

Cette aptitude à remettre le compteur à zéro vaut autant à l'intérieur d'un match qu'entre deux rencontres. Les matchs se succédant à un rythme effréné, il pouvoir être en mesure de faire le vide.

Price a répété à quelques reprises que sa présence à l'entraînement facultatif visait à lui permettre de retrouver sa concentration en vue du prochain match. Mais il ignorait toujours, à un peu plus de 24 heures de l'affrontement face aux Hurricanes de la Caroline, s'il serait d'office devant le filet des siens.

« Ça n'allait pas comme je le voulais »

Price ne l'avouera pas ouvertement, mais le compétiteur en lui aurait bien aimé que Michel Therrien lui donne la chance de se reprendre au lendemain de sa contre-performance face aux Penguins. Que ce soit lui qui aide le Canadien à prendre la mesure des Bruins de Boston au premier rang de l'Association Est.

« Nous disputions deux matchs en 24 heures, Budaj fait du bon travail et il nous a donné une chance de gagner, s'est-il limité à dire. Je sens que l'entraîneur a confiance en ses deux gardiens pour faire le boulot et nous sommes sortis de ce match avec la victoire. »

Cela explique d'autant plus sa colère palpable, mardi soir à Uniondale, puisqu'il avait raté son retour en scène.

« Ça n'avait pas été comme je le voulais contre Pittsburgh et je voulais revenir avec une solide performance, a-t-il expliqué. Une fois de plus, ce n'est pas allé dans la direction que je souhaitais. Mais ainsi va la vie parfois.

« J'ai le soutien de mes coéquipiers et nous avons une bonne équipe qui trouve le moyen d'être compétitive. C'est quelque chose dont on peut être content. »

Or, c'est en pratiquant un style à la fois agressif et intelligent que le Canadien a pu se hisser en tête de l'Est. Non pas en ne jouant que deux bonnes périodes défensives sur neuf, comme il l'a fait lors des trois derniers matchs.

Le résultat en a souffert avec 16 buts accordés dans ces trois matchs. Des buts qui ne sont pas tous la faute du gardien, cela dit. Revirements en zone centrale, surnombres, travail de demie-glace en défense... plusieurs erreurs ont contribué à percer la muraille tricolore.

« Il y a des choses que nous devons corriger, a reconnu Price. On ne peut pas donner autant de buts en si peu de temps sans que des détails méritent d'être travaillés. »

Seulement sept sur la glace

Le Canadien disputera jeudi soir en Caroline le troisième match d'un voyage de cinq rencontres. Le moment était bien choisi pour donner un répit à tout le monde afin de se remettre les idées à la bonne place.

Outre les deux gardiens, seuls Alex Galchenyuk, Petteri Nokelainen, Gabriel Dumont, Tomas Kaberle et Yannick Weber ont enfilé l'uniforme à la patinoire d'entraînement des Hurricanes. Même Michel Therrien, affaibli par un virus, a préféré rester à l'hôtel...