Le Québécois Kevin Poulin a hâte d'avoir un jour la chance d'affronter le Canadien. C'est passé proche, mardi, puisqu'il était le gardien réserviste des Islanders de New York.

«Il y a quelques semaines, j'ai raté le voyage à Montréal par une journée, nous a raconté l'athlète de 22 ans. L'an dernier, ça avait été la même chose, j'avais été rappelé tout juste après un match contre le Canadien.

«Et il y a deux ans, j'étais blessé et dans les estrades quand on les a affrontés...»

Un peu à l'image de ces rendez-vous manqués contre le club de son enfance, tout est une question d'opportunité pour Poulin.

L'ancien choix de cinquième tour des Islanders au repêchage de 2008 a fait du bon boulot avec le club-école de Bridgeport dans la Ligue américaine. Et sa fiche cumulée de 6-7-1 dans la LNH, doublée d'une moyenne de 2,69 et d'un taux d'efficacité de ,916, sont tout à fait honnête pour un jeune se retrouvant dans une situation toujours brouillonne à Long Island.

Pourtant, la direction des Islanders semble hésiter à lui donner une véritable chance de se tailler un poste. Même si Poulin avait fait très belle figure à ses dix premiers matchs dans la LNH, en 2010-11, on n'a pas été aussi prompt à lui faire confiance la saison dernière.

«C'est sûr que je n'ai pas eu la même opportunité l'an passé. Lorsqu'ils me rappelaient, c'était à la suite de blessures à un gardien. Il y en avait trois devant moi à ce moment-là - Evgeny Nabokov, Rick DiPietro et Al Montoya. J'avais donc un match ici et là, mais ça n'a jamais été le genre d'opportunité où l'on me donnait la chance d'obtenir un poste.»

Cette fois encore, Poulin semble à New York sur une base temporaire.

«Ils m'ont dit que j'étais ici... pour le moment», a-t-il dit.

C'est que l'ineffable Rick DiPietro, l'homme de verre qui aurait dit «à la blague» qu'il avait pensé au suicide, est présentement à Bridgeport afin de retrouver la forme.

«Puisqu'il n'a presque pas joué en quatre ans, Rick a besoin de voir de l'action et c'est la raison pour laquelle il a été cédé aux mineures, a expliqué l'entraîneur-chef Jack Capuano. On ne s'attendait pas à ce qu'il affiche un rendement de gardien étoile dès son retour et ça va prendre un peu de temps.

«Mais on veut que DiPietro voit des lancers et qu'il retrouve la forme nécessaire afin qu'il puisse nous aider.»

Prendre son mal en patience

Capuano dirigeait autrefois la filiale de Bridgeport et a eu l'ancien gardien des Tigres de Victoriaville sous la main à sa première saison chez les pros.

«Il m'aime en tant que gardien et il a confiance en moi, a dit Poulin. C'est toujours un grand avantage quand l'entraîneur sait que tu es capable de faire la job.»

On sent que Poulin voudrait que la direction des Islanders lui témoigne d'une confiance semblable, mais il est prêt à prendre son mal en patience. Surtout qu'il est encore jeune.

«On dit souvent qu'un gardien vient à maturité un peu plus tard, soit vers 25 ou 26 ans, a-t-il rappelé. Pour l'instant, je me sens quand je pratique et ce n'est pas comme si je ne me sentais pas à ma place. J'ai donné une chance de gagner à mon équipe à mon premier match ici et c'est en jouant de cette façon que je vais finir par avoir une opportunité.»