Au bout du compte, peut-être que ce rôle de spectateur imposé à Lars Eller il n'y a pas si longtemps aura été une bonne chose.

Le Canadien est à Kanata afin d'y affronter les Sénateurs ce soir, et du groupe des attaquants montréalais, c'est peut-être Eller qui surprend le plus depuis quelques soirées.

Le Danois de 23 ans s'amène dans la région d'Ottawa avec une récolte de quatre points à ses quatre derniers matchs, incluant une soirée de deux points dans la victoire de 3-0 contre les Rangers de New York, samedi soir au Centre Bell. S'il garde le rythme, Eller pourrait enfin connaître le genre de saison qui est digne d'un ancien choix de première ronde comme lui.

À n'en point douter, le jeune homme vit ses meilleurs moments du calendrier régulier. Rien à voir avec le joueur hésitant et nerveux qui avait été laissé de côté à deux reprises par l'entraîneur Michel Therrien en début de saison. Rien à voir avec le joueur qui semblait se demander s'il avait encore une place au sein du club.

«J'ai choisi d'être patient et j'ai choisi d'y croire, a-t-il expliqué après le match de samedi. Avec un peu de patience et de travail acharné, on finit par obtenir des récompenses, si on veut. On ne sait jamais ce que le futur nous réserve, alors je crois en moi-même. Si je ne crois pas en moi, comment puis-je demander à notre entraîneur de le faire?»

Eller hésite à admettre que ces deux matchs passés à attendre dans les gradins lui ont fait du bien.

«Je ne veux pas dire oui, sinon l'entraîneur va vouloir me refaire le coup une autre fois! Mais une pénalité comme ça, ça ne peut que motiver. Je dois dire que je n'étais pas très heureux quand c'est arrivé. Mais je me sens beaucoup mieux maintenant.»

Le jeune homme n'a pas à regarder bien loin afin de se trouver une source d'inspiration. Dans le vestiaire du Centre Bell, son casier n'est qu'à quelques mètres de celui de Tomas Plekanec, un joueur qu'il admire au plus haut point. Un joueur qu'il cherche à imiter.

«J'admire beaucoup un gars comme lui... Un gars qui est capable de jouer dans toutes les situations, dans les unités spéciales, un gars sur qui on peut compter dans les moments importants en fin de match, quand l'issue de la rencontre en dépend. C'est exactement le genre de joueur que j'aimerais devenir un jour.»

Samedi soir, Eller a patiné aux côtés d'Erik Cole et d'Alex Galchenyuk, une bonne combinaison selon lui, et un trio qui a été responsable de tous les buts du Canadien contre les Rangers.

Mais malgré ses plus récents succès, malgré les bons mots de Therrien à son endroit, Eller refuse de croire que sa place au sein de la formation est assurée à jamais.

«Parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver... Même quand ça allait moins bien pour moi, je me disais qu'il fallait que j'aborde ça une journée à la fois. Ça n'a pas changé. Il n'y a pas si longtemps, c'est moi qui étais dans les gradins à attendre mon tour. Je sais très bien que ça peut changer rapidement dans cette ligue...»