Je compatis avec l'entraîneur Sylvain Lefebvre. Je ne crois pas me tromper en affirmant qu'il s'agit sans doute de l'équipe des Bulldogs d'Hamilton la plus dépourvue de talent.

La défense n'est pas vilaine, mais offensivement... Avant la rencontre d'hier soir au Centre Bell, les Bulldogs, la pire équipe de la Ligue Américaine de hockey, avaient compté 108 buts en 50 matchs, soit à peine plus de deux par rencontre.

Hier, cependant, à force de piocher, ils ont réussi à marquer trois fois et vaincre 3-2 des Americans de Rochester plus talentueux, mais très peu inspirés face à une proie qu'ils ont probablement sous-estimée.

Les Bulldogs remportaient ainsi une cinquième victoire à leurs six derniers matchs, et c'est tout à l'honneur des entraîneurs.

Un club décimé

Avec les blessures à Frédéric St-Denis, Blake Geoffrion, Joonas Nattinen et Olivier Fortier, le rappel par le grand club de Brendan Gallagher, les départs d'Aaron Palushaj et Brendon Nash, Lefebvre et son groupe d'entraîneurs doivent composer avec onze joueurs qui en sont à leur première année dans les rangs professionnels ou encore qui ont joué dans la Ligue de la Côte Est cet hiver.

Et des joueurs comme Louis Leblanc, en panne de confiance - son langage corporel parle beaucoup -, et Michael Blunden, qui ont pourtant joué dans la LNH l'an dernier, semblent incapables de tirer le club. De sorte que les jeunes jouent trop pour ce qu'ils peuvent donner et ils n'ont pas de mentor.

Quel avenir?

Nathan Beaulieu est un défenseur qui jouera sans doute dans la LNH. Mais il doit encore polir son jeu. Encore beaucoup trop fragile dans sa zone. Le géant Jarred Tinordi s'améliore et deviendra un arrière défensif de qualité. Greg Pateryn et Morgan Ellis ne sont pas vilains non plus.

La relève est par contre pauvre à l'attaque. Gabriel Dumont - clairement le meilleur de son groupe hier -, Michael Bournival, Leblanc et Steve Quailer seront au mieux des joueurs de soutien. Difficile de demander au grand Quailer, auteur d'un joli but hier, de produire quand il joue avec le dur à cuire Zack Stortini et Daultan Leveille, fraîchement rappelé de la Ligue de la Côte Est.

Il n'y a pas de Pacioretty, de Subban ou de Desharnais. On verra l'an prochain ou l'année suivante si les Tim Bozon, Charles Hudon et Brady Vail ont plus de potentiel que les joueurs en place. Sans doute.