Les choses ne semblent guère évoluer chez les Islanders de New York. L'organisation patine dans la vase depuis des années et l'on pourrait comprendre leur jeune vedette John Tavares de s'impatienter.

«Nous avons été en reconstruction pendant quelques années, mais le temps est maintenant venu de passer à la prochaine étape, de se tailler une place en séries et d'aller chercher une expérience valable à ce niveau-là», fait d'ailleurs valoir la vedette des Islanders.

Sauf que Tavares ne s'impatiente pas. Du moins... pas ouvertement.

«Ça devient frustrant à certains moments, c'est sûr. Mais il y a des matchs que nous avons perdu où nous savons que nous n'avons pas joué de notre mieux. Si nous jouions très bien constamment sans en récolter les fruits, ce serait une autre histoire. Car quand nous jouons bien, nous nous donnons toujours une bonne chance de marquer.

«C'est pénible de travailler pour s'améliorer, mais ce n'est pas censé être facile, rappelle Tavares. Et c'est ce qui rend ça aussi valorisant lorsqu'on réussit à avoir du succès.»

Si son équipe ne semble pas progresser, il en va autrement de ses performances individuelles. Avec un tour du chapeau, samedi dernier, le centre de 22 ans se retrouve aujourd'hui au deuxième rang des buteurs de la LNH avec 11.

L'entraîneur-chef Jack Capuano emploie Tavares au centre de Matt Moulson, son complice de longue date, ainsi que Brad Boyes, un laissé-pour-compte qui récolte sa part de points à sa première année à Long Island.

«Il ne faut pas oublier que (Tavares) joue contre le meilleur adverse à tous les soirs, soutient Capuano. Nous n'avons pas la même profondeur au sein de nos deux premiers trios que certaines autres équipes, de sorte que John est le point de mire du plan de match adverse.

«Et malgré tout, il parvient à s'affirmer et à faire le travail.»

Plus de comptes à rendre

Avant d'affronter le Canadien, Tavares n'avait pas disputé plus de deux matchs cette saison sans récolter de points. Le Tricolore a doublement intérêt à se méfier de lui, surtout que Tavares a récolté pas moins de six buts à ses six derniers matchs à l'étranger.

«On peut toujours se fier sur lui, résume Capuano. J'espère que plus de joueurs pourront s'inspirer de lui non seulement sur la glace, mais aussi dans sa préparation et dans son engagement à devenir meilleur.»

À mesure que Tavares vieillit et qu'il sort de sa coquille pour affirmer son leadership, il souhaite lui aussi que s'installe une plus grande imputabilité dans le vestiaire des Islanders.

«Je sens que notre attitude s'améliore d'année en année. Les joueurs se défient de plus en plus pour travailler fort. Mais il y a encore des aspects sur lesquels il y a du travail à faire.

«Le problème depuis deux ans, ajoute-t-il, c'est que nous faisons ce qu'il faut pour gagner des matchs et, tout à coup, on s'éloigne de notre style de jeu et l'on relâche l'accélérateur. Plein de petits détails finissent par nous brûler, en particulier dans notre territoire.»