Les Flyers de Philadelphie n'étaient pas l'ombre d'eux-mêmes, samedi au Centre Bell, et le Canadien n'a pas raté l'occasion d'en profiter.

Ce n'était pas la première fois cette saison que le Tricolore affrontait une équipe démontrant des signes de vulnérabilité. On l'a constaté à Washington devant des Capitals déroutés. En deux occasions, les Sabres de Buffalo ont offert une opposition sans vie. Lors du second affrontement, les Sabres avaient un genou par terre avant qu'une pénalité à Ryan White ne leur redonne vie en troisième période.

Et on peut plaider que le Lightning, la semaine dernière à Tampa, n'était pas prêt à gagner son match au cours des 40 premières minutes.

Ce que démontre la victoire de samedi sur les Flyers, c'est que le Tricolore apprend cette année à mettre de l'avant son instinct du tueur et à profiter d'un adversaire qui n'est pas au sommet de sa forme.

«Nous savions que les Flyers étaient vulnérables et nous devions dicter le ton dès le départ, a expliqué Max Pacioretty. Ils ne connaissent pas un bon début de saison, mais si nous leur laissions la chance de prendre leur élan, ils s'en serviraient à coup sûr.»

Au-delà de la fiche de 9-4-1 du Canadien, c'est sa capacité à amorcer en force la grande majorité de ses matchs qui le distingue. Voilà la signature de Michel Therrien depuis son retour derrière le banc du Canadien: avoir réussi à encourager ses troupes à imposer le rythme et à maintenir le plan de match établi à chaque rencontre.

«Les joueurs ont respecté le plan à la lettre contre les Flyers, a dit Therrien. On leur a enlevé de l'espace et du temps de réaction et ça devenait difficile pour eux de générer de l'attaque.»

À quel moment au juste peut-on se rendre compte que l'adversaire est prêt à se faire battre? Les joueurs en discutent-ils, entre deux périodes, afin d'asséner le coup fatal?

«Ça se sent très tôt dans une rencontre, mais on n'en parle pas nécessairement», répond Lars Eller.

«Ça se sent quand tu arrives à provoquer des revirements en échec-avant et quand tu arrives à soutirer des rondelles grâce à de la pression arrière, ajoute le capitaine Brian Gionta. On voit alors que l'équipe adverse joue sur les talons, mais il faut savoir en profiter, car le vent peut rapidement changer de côté.»

»Nous voulons davantage»

Cela dit, comme l'a rappelé autant l'entraîneur que son capitaine, il faut d'abord se préoccuper de soi-même avant de s'attarder à l'autre équipe.

L'année dernière, le Canadien était trop souvent l'équipe qui se présentait en étant pratiquement battue d'avance. Son début de saison démontre que, même si elle n'est pas terminée, il y a une transition qui s'opère en ce moment.

«Je crois que si nous avons l'instinct du tueur en ce moment, c'est en grande partie à cause de l'an dernier, a suggéré Lars Eller. À cause de la façon dont les choses se sont déroulées, tout le monde est motivé à se prouver.

«Nous n'allons pas nous contenter de deux ou trois victoires de suite. C'est la grosse différence. Et ça démontre à mon avis à quel point la différence est petite entre chaque équipe. C'est juste une question d'état d'esprit.

«Il y a du talent chez les Flyers, chez le Lightning, mais il faut vouloir davantage que l'autre équipe. Et en ce moment, nous voulons davantage.»