À l'époque où il jouait pour l'Avalanche du Colorado, l'entraîneur des Bulldogs d'Hamilton, Sylvain Lefebvre, avait pour partenaire un formidable défenseur offensif, Sandis Ozolinsh, capable d'amasser des points à profusion (il a déjà obtenu une saison de 68 points), mais avec d'énormes carences dans sa zone.

Lefebvre était un défenseur au gabarit imposant, surtout intelligent et responsable défensivement. Il constituait la soupape de sécurité qui permettait au défenseur letton de se permettre quelques libertés.

«Mais Ozolinsh a eu à apprendre à bien jouer dans sa zone, je n'aurais jamais gagné une Coupe avec lui s'il n'était pas devenu plus efficace défensivement», dit Lefebvre.

L'ancien défenseur du Canadien et de l'Avalanche déteste faire des comparaisons et il évite la perche que lui tend son interlocuteur quand on évoque la progression de l'espoir le mieux coté de l'organisation du Canadien, le défenseur Nathan Beaulieu.

N'empêche qu'il y a certains liens faciles à faire.

«Ozolinsh était le type de défenseur efficace quand il était en mouvement, dit Lefebvre. Les soirs où il était fatigué, ou qu'il devenait alangui, on le remarquait pour les mauvaises raisons.»

«Il joue beaucoup mieux»

Sur ce plan, Lefebvre et son adjoint Donald Dufresne, un autre maître dans l'art du jeu défensif, portent une attention particulière aux détails dans le jeu de leur poulain, qui a 16 points en 46 matchs et une fiche de -12, l'une des pires du club.

«Il joue beaucoup mieux qu'en début de saison, dit Lefebvre. Il fait de belles choses avec la rondelle, mais il y a encore de la job à faire quand il ne l'a pas. Et il y a des soirs où c'est plus difficile parce qu'il joue très souvent en raison des absences pour blessures de Frédéric Saint-Denis et de Jarred Tinordi, qui devrait revenir sous peu après s'être blessé dans un combat.»

Beaulieu constitue avec Tinordi deux des principaux défis des entraîneurs puisqu'ils sont les rares espoirs du CH dignes de ce nom.

Attaque anémique

L'année est longue à Hamilton. Les Bulldogs sont derniers au classement général, le meilleur compteur, Gabriel Dumont, a seulement 30 points en 45 matchs, tandis que le second, Mike Blunden, en a seulement 16 en 42. Louis Leblanc doit se contenter de 9 points en 33 matchs. Difficile de gagner avec une attaque aussi anémique.

«Nathan était très à risque dans les rangs juniors et on veut vraiment le transformer en défenseur complet, dit Lefebvre. L'offensive vient naturellement pour un joueur doué lorsqu'il est efficace dans sa zone.»

Lefebvre aimait le jeu du géant Tinordi avant qu'il ne soit blessé. «Il faisait bien circuler la rondelle et il était constant soir après soir.»

Il y a moins de choses à dire chez les attaquants. «Gabriel Dumont est notre joueur le plus constant. La perte de Jonas Nattinen a fait mal puisqu'il amenait une robustesse dont nous avions besoin. Louis Leblanc obtient plus de chances de marquer. Sa blessure à la cheville n'a pas aidé. C'est le type de blessure dont tu ne te remets pas totalement avant quatre mois. Ça devient un cercle vicieux, tu essaies d'en faire plus et ça ne fonctionne pas. Il a obtenu deux buts l'autre soir. Comme les autres, il a des choses à améliorer et nous avons un plan en place.»

Le gros attaquant d'avenir se trouve déjà à Montréal (Alex Galchenyuk), et son éventuel partenaire en Suède (Sebastian Collberg). Pas à Hamilton.

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