Michel Therrien a soutenu que son équipe aurait mérité un meilleur sort. Or, elle avait déjà joué avec le feu avant que l'indiscipline de White ne la brûle.

Avant la poussée de deux buts qui lui donnait une avance de 4-2, le Tricolore avait été incapable de maintenir une avance pendant plus de 35 secondes. Après que Tomas Plekanec eut ouvert la marque, il n'a fallu que 15 secondes à Steve Ott pour répliquer. Et quand Brendan Gallagher a redonné les devants aux siens, la riposte n'a mis que 35 secondes à venir.

Cette incapacité à protéger une avance a réveillé les vieux démons de la saison dernière, quand cette vilaine habitude était devenue chronique.

«Cela fait deux matchs de suite que nous prenons les devants et que nous sommes incapables de la conserver, a observé Rene Bourque. Plekie nous a donné un coussin de deux buts, mais les punitions sont venues nous hanter. Nous avons quand même eu des chances d'assurer notre victoire, mais nous ne l'avons pas fait.»

Le trio de David Desharnais a connu une soirée difficile, ayant été pris en défaut deux fois sur les répliques des Sabres. Ils ont pu mettre un baume sur leurs plaies en profitant d'une double supériorité numérique, en fin de deuxième, pour préparer le but de P.K. Subban.

Souvent en infériorité

Le Canadien a écopé de quatre punitions successives en deuxième période, ce qui a surtaxé certains joueurs. À commencer par Josh Gorges, qui avait donné la frousse à un peu tout le monde en quittant en milieu de première période à la suite d'une solide mise en échec de Tyler Ennis.

De retour au début de la deuxième, Gorges s'est avéré très utile au moment d'écouler une double infériorité numérique.

«C'est difficile pour nos joueurs qui écoulent les punitions, ce sont des minutes difficiles à jouer pour eux et pour Budaj, a souligné Bourque. Il faut qu'on se montre plus discipliné, surtout en troisième période.»

«Ça ne nous aide pas de passer presque la moitié d'un match en infériorité numérique», a ajouté Plekanec, dont le trio a encore été très bon dans toutes les facettes du jeu.

«Cela dit, il faut apprendre à composer avec des décisions parfois douteuses des arbitres... d'un côté comme de l'autre.»

À ce titre, le but controversé de Thomas Vanek avec moins de deux secondes à faire dans le match avait de quoi alimenter les conversations.

«Je pense que ça revient au jugement de chacun», a dit Peter Budaj, qui n'a pas été en mesure de protéger la rondelle alors que son demi-cercle était pris d'assaut.

«La question est de savoir si l'arbitre a bien vu la rondelle. Il était derrière le filet et il n'a jamais sifflé. Si le même jeu se représentait, prendrait-il la même décision? Ainsi va la vie, je ne blâmerai pas les arbitres.»

La peste

On vous parlait hier de Steve Ott et de la dimension irritante qu'il allait apporter aux Sabres. C'est lui qui a fait perdre les pédales à Ryan White en troisième période, et c'est lui a planté ses deux pieds dans le demi-cercle de Peter Budaj pour gêner son travail.

«Ott est bon dans ce qu'il fait, a commenté le gardien slovaque. Il m'a poussé au fond de mon filet, la rondelle est restée devant moi et je n'ai pas pu m'empêcher de perdre pied.»

«Se faire égaler la marque avec deux secondes à faire, après avoir mené par deux buts, c'est sûr que c'est frustrant, a résumé Plekanec. C'est dommage qu'on n'ait pas été en mesure d'aider Budaj davantage.»

À noter que le vis-à-vis de Budaj, Ryan Miller, a accordé quatre buts dans un cinquième départ consécutif. Pratiquement impensable de la part du gardien étoile. Mais le principal, dans le camp des Sabres, c'est que leur série de revers s'est arrêtée à trois.