Il y a quelques raisons pour expliquer ces quatre victoires en six matchs dans le camp montréalais. Il y a la bonne tenue de Carey Price, probablement. Il y a l'ascension des jeunes Gallagher et Galchenyuk, assurément. Et il y a aussi le jeu d'un certain Andrei Markov.

Avant le début de cette saison écourtée, les experts s'entendaient (presque) tous: pour que le Canadien retrouve un brin de sa gloire d'antan, il allait falloir une combinaison de plusieurs heureux phénomènes... incluant le retour en forme de Markov, un défenseur qui n'a disputé que 20 matchs lors des deux saisons précédentes.

Après six parties, on peut confirmer que le principal intéressé a répondu présent.

«Pour moi, c'était très important de connaître un bon départ comme ça. Ça me permet de croire en moi, en ce que je suis capable de faire», a-t-il dit mercredi soir à Kanata, à la suite de la deuxième défaite de son équipe cette saison.

Après toutes ces années, Andrei Markov demeure le joueur plutôt distant et timide que l'on a toujours connu. Il n'aime jamais se regarder dans les miroirs qu'on lui tend («ce n'est pas seulement moi, c'est toute l'équipe qui joue avec intensité», explique-t-il en résumant ce début de saison), et il n'aime pas non plus qu'on lui parle de ses statistiques.

Sans doute parce qu'il a lui-même du mal à expliquer ce début de saison plutôt étonnant, lui qui partage le premier rang des marqueurs chez le Canadien avec Raphael Diaz, en raison d'une récolte de quatre buts et quatre aides.

Exception faite du premier rendez-vous de la saison contre Toronto, le vétéran a récolté au moins un point à chaque occasion. Il se prépare à affronter les Sabres de Buffalo, samedi après-midi au Centre Bell, en se pointant sur une lancée de huit points à ses cinq derniers matchs.

Pas si mal pour un type dont l'état de santé était une grande source d'inquiétude il n'y a pas si longtemps.

«Je savais que j'étais prêt»

«Est-ce que je suis surpris? C'est dur à dire... Je suis allé jouer en Russie durant le lock-out, et je me sentais bien sur la glace. Le jeu est différent là-bas, mais en revenant, je savais que j'étais prêt à jouer dans la Ligue nationale. J'ai été chanceux sur certains buts, mais je ne veux pas trop en parler, c'est seulement six matchs...»

Quand on lui demande s'il a déjà connu un tel départ, Markov hésite et ne veut pas trop répondre. Alors, on peut le faire pour lui avec le calcul suivant: s'il maintient ce rythme un peu fou, le défenseur de 34 ans aura une saison de quelque 60 points, un cap qu'il a réussi à franchir à une seule reprise, en 2008-2009, quand il avait conclu avec 64 points au compteur.

C'est aussi en 2008-2009 que Markov, pour la dernière fois, avait affiché une forme splendide, disputant 78 matchs cette saison-là. Ensuite, ses performances ont souffert en raison des ennuis de santé que l'on sait. Il est passé à 45 matchs en 2009-2010, à 7 matchs en 2010-2011, et à 13 rencontres la saison dernière.

Bref, le Markov de 2013 nous rappelle de quoi il est capable quand les blessures ne viennent plus plomber son jeu.

«On ne peut jamais prédire ce qui va se passer, a-t-il tenu à dire. Je me suis poussé à fond sur la glace depuis quelques semaines déjà, et ça a fonctionné. C'est dur à expliquer. Je dirais que j'essaie seulement de m'amuser à jouer au hockey. C'est tout ce que je peux faire.»