Lars Eller retrouvera mardi soir les Jets de Winnipeg, l'équipe contre laquelle il a marqué quatre buts dans le même match la saison dernière. Qui se souvient du dernier joueur du Canadien qui, avant Eller, avait inscrit quatre buts dans un match ?

Un collant au cahier de tous ceux qui ont répondu Jan Bulis.

Et ce n'est peut-être pas la seule chose qui unit ces deux hockeyeurs...

Le DG des Capitals de Washington George McPhee confiait à La Presse, il y a quelques jours, les raisons qui l'avaient motivé à échanger Bulis au Canadien en 2001.

« C'était un jeune joueur dont j'aimais les aptitudes mais qui avait de la difficulté à établir sa place de façon constante dans notre formation, expliquait McPhee. Dire qu'il n'arrivait pas à se trouver une niche, un rôle précis dans lequel être utilisé, serait une bonne façon d'analyser son cas. »

Le parallèle à faire avec Eller est intéressant.

Certes, on ne parle pas de joueurs identiques. On ne leur a pas prêté le même potentiel. Mais ils demeurent deux joueurs qui ont de la vitesse, une carrure qu'ils n'utilisent pas toujours, et un mandat souvent indéfini entre l'attaque et la défense.

Dans le cas de Bulis, qui à 34 ans évolue désormais dans la KHL, ne pas avoir de « chaise » bien déterminée aura nui à sa carrière.

Eller, lui, a maintenant la chance de préciser son rôle avec la blessure à Max Pacioretty et l'essai qu'il a obtenu à la gauche de David Desharnais et Erik Cole.

« Autant David qu'Erik sont de très bons joueurs et on devrait créer beaucoup d'attaque à tous les matchs, a-t-il affirmé. Je suis sûr que ça ira déjà mieux mardi. »

Le Danois assure que sa rencontre avec Michel Therrien dans les derniers jours aura été fructueuse.

« Il a passé son message de façon claire et la communication est bonne entre nous deux, a indiqué le premier choix des Blues de St-Louis en 2007. Je sais ce qu'il veut de moi. »

Therrien a réclamé plus d'intensité. Mais ce n'est quand même pas un commutateur qu'on allume comme une lumière, non ?

« Ça veut dire être intense vers les rondelles libres, terminer sa mise en échec quand l'occasion se présente et se replier de façon énergique, répond Eller. Ce n'est rien de révolutionnaire, il s'agit de faire toutes les petites choses de façon plus engagées. »

Passer du centre à l'aile

Eller n'a jamais caché sa préférence pour le poste de centre. Mais avec l'émergence d'Alex Galchenyuk, il semble que ce soit à l'aile qu'il devra regagner la faveur de ses patrons - du moins à court terme.

« Je ne veux pas regarder trop loin en avant, dit-il à ce sujet. Max (Pacioretty) sera absent pour quelque temps, il y a un besoin à combler et on verra de quelle façon les choses vont se développer. Il y a toujours des choses inattendues qui se produisent. »

David Desharnais souligne qu'il n'est jamais évident pour un centre naturel d'être muté à l'aile.

« Au centre, on est toujours en mouvement tandis qu'à l'aile - du moins c'est comme ça pour moi - j'ai l'impression d'être toujours arrêté, explique le Québécois. C'est plus difficile de prendre des décisions. Je suis pas mal sûr que c'est pas mal la même chose pour Lars. »

Le défi pour cette unité sera de trouver une certaine cohésion avec deux joueurs qui aiment transporter la rondelle.

« Quand on arrive avec de la vitesse au centre, c'est toujours plus le fun d'avoir la rondelle, convient Desharnais. Mais il faut trouver le moyen de faire le travail à l'aile quand même. Cela dit, Lars a bien fait dimanche, c'était correct. »

Souvent de lents départs

Après quatre rencontres, certains amateurs impatients trouvent déjà que le trio de Desharnais n'est pas l'ombre de ce qu'il était l'an dernier. Or, le Québécois de 26 ans peut se rabattre sur le fait que la saison dernière, il avait amorcé la saison avec un but et trois points à ses huit premiers matchs avant de prendre son envol.

« C'est comme ça à chaque année, observe-t-il. En même temps, l'équipe gagne et il y a d'autres gars qui vont bien. L'an passé, notre trio était toujours « hot » mais ça n'a rien donné.

« Si tout le monde participe et que des joueurs sont « hots » à différents moments, c'est là qu'on va gagner des matchs. »

Price face aux Jets

Les six prochains matchs du Canadien seront trois séquences de deux matchs en deux soirs et Michel Therrien a déjà prévenu que le gardien Peter Budaj verrait bientôt de l'action. C'est toutefois Carey Price qui affrontera les Jets de Winnipeg, mardi soir. Ondrej Pavelec devrait être son vis-à-vis.

À noter qu'Andrei Markov a obtenu congé d'entraînement, lundi. Yannick Weber avait pris sa place aux côtés d'Alexei Emelin tandis que Tomas Kaberle avait retrouvé sa place auprès de Francis Bouillon.