Alex Galchenyuk n'a pas laissé le choix au Canadien. Avant même qu'il ne dispute son cinquième match, on l'a informé qu'il demeurerait avec le Tricolore pour le reste de la saison.

«Plus la semaine avançait, plus on savait dans quelle direction on allait aller, a raconté l'entraîneur-chef Michel Therrien, lundi matin. C'est plaisant d'annoncer genre de nouvelles à des jeunes. Ça fait de belles rencontres.»

Comme le veut le règlement appliqué aux recrues d'âge junior, Galchenyuk bénéficiait d'un essai de cinq matchs au terme duquel le Canadien devait soit le renvoyer dans la Ligue de l'Ontario, soit le garder dans la LNH pour le reste de la saison.

«L'idée que je puisse retourner dans le junior me restait à l'esprit, mais je ne me voyais pas retourner à Sarnia, a confié Galchenyuk. Maintenant que je sais que je reste, je ne pourrais être plus excité.»

L'Américain de 18 ans a récolté un but et trois points en quatre rencontres jusqu'à maintenant en plus d'afficher un différentiel de +2.

«Félicitations à Alex Galchenyuk pour avoir réalisé le rêve de sa vie, celui de jouer dans la Ligue nationale. Merci pour tout ce qui tu as fait pour l'organisation», a commenté le Sting de Sarnia sur son compte Twitter.

Il brûle les étapes au centre

À l'origine, le Tricolore prévoyait utiliser Galchenyuk à l'aile s'il rester à Montréal. Or, la recrue a peut-être devancé les échéanciers par sa prestation au centre du troisième trio.

«On ne voulait pas trop le mêler en le mettant au centre, a expliqué Michel Therrien. Alex a été en mesure d'apprendre durant les entraînements en jouant à l'aile et un premier match à cette position lui a permis de voir ce que c'était que la LNH.

«Mais au fond de nous-mêmes, on sait tous qu'il va devenir un joueur de centre. On lui a donc donné l'opportunité au cours d'un match et les résultats nous ont beaucoup intéressé.

«Ça ne veut pas dire qu'il restera au centre, mais on voit qu'il est responsable offensivement et qu'il prend soin de sa défensive. C'est rare pour un jeune de cet âge-là.»

En ce sens, le match de dimanche face aux Devils du New Jersey a été révélateur car le trio de Galchenyuk, Brendan Gallagher et Brandon Prust s'en est tiré honorablement face à celui de Patrik Elias, David Clarkson et Dainius Zubrus.

C'était la plus vive opposition à laquelle ils avaient fait face jusqu'à maintenant.

Gallagher reste aussi

Même si la règle des cinq matchs ne s'applique pas à lui, Brendan Gallagher a lui aussi reçu la confirmation qu'il demeurerait au sein de l'équipe.

«On m'a félicité d'avoir mérité un poste pour le moment, mais l'option d'être renvoyé dans la Ligue américaine existe toujours», a reconnu l'ailier de 20 ans, qui a inscrit un but et une mention d'aide en quatre matchs.

Selon Michel Therrien, autant Galchenyuk que Gallagher ont les habiletés nécessaires pour jouer dans la LNH. Mais ils ont aussi gagné le respect de leurs coéquipiers par leur application au travail.

«Ça saute aux yeux que Gallagher a dû travailler fort pour obtenir tout ce qu'il a, a d'ailleurs commenté le capitaine Brian Gionta. Il est extrêmement talentueux mais c'est son ardeur au travail qui ressort le plus.»

Faire une différence à 18 ans

Alex Galchenyuk s'est montré reconnaissant à l'égard des vétérans qui ont pris Gallagher et lui sous leur aile depuis leur arrivée à Montréal.

L'un d'eux, le défenseur Josh Gorges, n'a pas caché son admiration pour Galchenyuk.

«Je suis toujours fasciné de voir comment quelqu'un peut jouer dans cette ligue à 18 ans, a dit le défenseur le 27 ans. À cet âge-là, j'étais peut-être un bon joueur, mais jamais je n'aurais pu survivre à ce niveau.

«Non seulement se tirer d'affaire mais faire une différence, c'est encore plus incroyable.»

Gorges ne perd toutefois pas de vue le fait qu'une recrue, aussi talentueuse soit-elle, aura besoin de direction. Et c'est entre autres la responsabilité des vétérans de la donner.

S'il n'avait qu'un conseil à prodiguer aux deux jeunes, ce serait de se taire et d'écouter.

«Ça peut paraître ingrat dit comme ça, mais ça ne veut pas dire de ne pas parler du tout, a précisé Gorges. Simplement d'observer les plus vieux et d'écouter ce que les entraîneurs ont à dire.»

Les vétérans risquent par ailleurs d'attendre Galchenyuk et Gallagher dans le détour pour un souper des recrues dont la note promet d'être salée.

«Je vais peut-être devoir m'ouvrir un compte bancaire spécialement pour ça, a rigolé Gallagher.

«Dans le junior, les jeunes de 16 ans reçoivent 78,62 $ aux deux semaines et n'ont pas le budget pour soutenir ce genre de chose. Ce que j'ai vu au lieu, c'était des initiations où l'on costumait les recrues et on les emmenait au cinéma, où ils devaient chanter des chansons devant tout le monde avant que le film commence.»

Photo: Bernard Brault, La Presse

Brendan Gallagher