Peut-être que quelques matchs préparatoires auraient aidé.

Les 30 équipes de la LNH n'ont pas le luxe d'une période de rodage, cet hiver, et le Canadien en a fait les frais, samedi.

Il a lancé sa saison 2013 avec une défaite de 2-1 aux mains des Maple Leafs de Toronto dans un match que Carey Price a judicieusement qualifié de «désordonné».

«À quand remonte la dernière fois qu'on a joué tous ensemble ? a demandé le gardien de façon rhétorique. Ça fait longtemps. Il va falloir que ça clique rapidement parce qu'on ne veut pas se creuser un trou tôt en saison.»

Bonne observation.

La saison dernière, le Canadien n'a récolté qu'une victoire à ses huit premiers matchs et ne s'en est jamais remis. Cette année, avec le calendrier resserré, cela prendra moins de huit rencontres pour qu'une équipe se place au bord du précipice.

Les Leafs ont marqué deux fois en supériorité numérique en première moitié de match. Des buts inscrits à la fiche de Nazem Kadri et Tyler Bozak, les deux hommes dont les noms reviennent constamment dans les rumeurs d'échange impliquant Roberto Luongo.

Le niveau d'énergie a baissé en deuxième période, ce qui a servi les Leafs dans leur tentative de fermer le jeu. Les hommes de Michel Therrien ont davantage montré les dents en troisième, mais ce ne fut pas suffisant.

Les Leafs ont un bassin de talent plus limité encore que celui du Canadien, mais ils n'ont pas paru aussi affectés par la longue pause. C'est que Randy Carlyle a eu le temps, à la fin de la dernière saison, d'imposer son style chez les Leafs. Michel Theerien, lui - à l'instar de quatre autres entraîneurs-chefs dans la LNH - a peu de temps pour modeler le club à son image.

«C'est sûr qu'un nouveau personnel d'entraîneurs amène de nouvelles choses qui nécessitent qu'on soit tous sur la même longueur d'onde, a convenu Francis Bouillon, qui a joué plus de 22 minutes samedi.»

«Mais on a pratiqué notre système durant six jours et il n'y a pas d'excuses.»

Des fans impatients

Si le Canadien affichait une certaine rouille, les amateurs, eux, affichaient leur forme de mi-saison. Ça n'aura pris que 35 minutes de hockey dans cette nouvelle campagne pour qu'ils expriment leur impatience.

En troisième période, devant l'incurie de l'avantage numérique, ils ont réclamé P.K. Subban comme ils l'avaient fait jeudi soir lors du match intra-équipe.

Brian Gionta s'est toutefois chargé de les remettre dans de meilleures dispositions en marquant le seul but du Tricolore. Le capitaine a profité d'un retour de lancer de Raphael Diaz.

Therrien promet que ses troupes seront souvent à l'ouvrage pour améliorer leur exécution, entre autres sur les unités spéciales.

«L'équipe qui perd la bataille des unités spéciales a de bonnes chances de perdre le match, a rappelé le nouveau coach. Notre but sur l'attaque à cinq n'avait rien d'extraordinaire. La rondelle s'est rendue au filet, et Gionta et Bourque se sont bien battus pour prendre le retour.»

«Pour le reste, on a eu de la difficulté à s'installer.»

Des batailles perdues

L'entraîneur aurait aimé en voir davantage du trio formé de David Desharnais, Max Pacioretty et Erik Cole.

«L'exécution n'était pas là, a-t-il dit. Je m'attends à mieux de leur part pour le prochain match.»

Ce qui est certain, c'est que les équipes adverses vont attendre de pied ferme le trio de Desharnais cette saison. La production offensive des autres unités devra être rehaussée.

Or, Tomas Plekanec n'a eu qu'un seul entraînement avec ses compagnons de trio Alex Galchenyuk et Brian Gionta, cette semaine, et les trois hommes n'ont pas été très menaçants à l'attaque.

«Ce n'est pas autant une question de chimie que de batailles à un contre un perdues en zone offensive, a toutefois soulevé Plekanec. Ça a été notre plus grosse erreur. On n'a pas été généré suffisamment d'attaque.»

«C'était notre premier match depuis très longtemps, nous étions un peu rouillés et ce n'était pas évident de trouver notre élan. Cela dit, c'est la même chose pour toutes les équipes.»