Le Canadien s'y connaît en spectacles d'avant-match, et pour la grande première de cette saison écourtée, on avait choisi de sortir les gros canons: montage vidéo avec fans et vedettes du show-biz québécois, musique dans le tapis, et le flambeau. Un vrai flambeau, porté dans les escaliers du Centre Bell par quelques-unes des plus célèbres anciennes gloires du club: Cournoyer, Henri Richard, Serge Savard, et bien sûr Jean Béliveau, qui fut applaudi bruyamment, comme il se doit.

Solide spectacle, donc. C'est ensuite que ça s'est gâté.

Les joueurs de l'édition actuelle du Canadien ont eux aussi saisi le flambeau tour à tour au centre de la glace, mais cela n'a pas semblé les inspirer. Au contraire.

«Nous avons commencé le match de manière un peu lente», a admis le capitaine Brian Gionta, au terme de cette défaite de 2-1 subie samedi soir face aux Maple Leafs de Toronto.

Alex Galchenyuk, qui en était à un premier match de sa vie sur la planète LNH, risque de se souvenir longtemps de ce samedi 19 janvier 2013. Il est resté longtemps au centre de la glace quand son tour de flambeau est venu, et les 21 273 fans lui ont accordé le genre d'accueil qu'on réserve d'ordinaire aux joueurs vedettes.

«Ce fut incroyable, a-t-il confié après le match. C'est juste décevant qu'on ait perdu.»

On a d'ailleurs cru remarquer que le jeune homme ne semble pas aimer la défaite, s'il faut se fier à sa mine déconfite d'après-match. «Je ne veux pas commenter ma performance, ça ne fait aucune différence parce qu'on a perdu le match de toute façon, a-t-il répondu. Mais je me sentais de plus en plus confortable à mesure que le match avançait.»

L'entraîneur Michel Therrien a bien apprécié le boulot accompli par le jeune homme.

«Il a bien paru, a commenté Therrien. Il a lancé quand il a eu l'occasion, il a la vitesse pour jouer dans cette ligue. C'était son premier match et ce n'est pas facile pour un gars de 18 ans... Il était pas mal nerveux et c'est tout à fait normal, on doit tous passer par là. Il va prendre de l'expérience, j'ai beaucoup aimé sa performance.»

La soirée avait commencé dans la bonne humeur et dans les bons sentiments, mais elle s'est conclue comme trop souvent la saison dernière au même endroit: avec des huées.

Ce qui n'a pas semblé déranger Carey Price, qui commence à être habitué.

«Je n'entends plus les huées, a commenté le gardien, qui a reçu 26 tirs. Il ne faut jamais trop s'emporter ou trop se laisser abattre, les joueurs comme les partisans. Si tout le monde évite de se laisser abattre, ça peut nous aider, c'est certain.»