Après des années à souffrir de l'absence d'un véritable centre de premier trio, c'est au poste d'ailiers que le Tricolore a le plus manqué de profondeur l'an dernier.

Relégué au troisième trio à la suite de l'émergence de David Desharnais, le Danois Lars Eller n'a pas été en mesure de produire de façon régulière, car les joueurs à caractère offensif n'étaient pas assez nombreux pour alimenter une troisième unité.

Les choses sont appelées à changer, surtout si le jeune Alex Galchenyuk devait entamer la saison à Montréal. Michel Therrien aurait alors le loisir de placer Rene Bourque aux côtés d'Eller, ce qui donnerait au centre de 23 ans un joueur capable de compléter ses jeux et de le suivre lorsqu'il décide de transporter la rondelle.

Mais Eller n'aura pas tout cuit dans le bec. On peut s'attendre à une formation améliorée par rapport à l'an dernier, mais Eller lui-même devra démontrer une progression.

«Eller doit franchir une autre étape, a indiqué Michel Therrien. Il a le potentiel, et je sais qu'il est jeune et qu'il est en développement, mais vient un moment dans une carrière où il faut élever son jeu.»

Jusqu'ici, au camp, Eller a pris la place de Tomas Plekanec au centre d'un trio que complétaient Galchenyuk et Brian Gionta. Le Danois préfère nettement jouer au centre, mais ses meilleures chances d'évoluer dans le top 6 cette saison restent à l'aile.

«Je ne dis pas qu'il n'y sera pas, mais Eller n'a pas besoin de jouer au sein de l'un des deux premiers trios pour s'améliorer», a précisé l'entraîneur-chef.

Eller, pour sa part, est heureux de repartir en neuf cette saison et dit qu'il jouera avec ceux qu'on lui désignera.

«L'atmosphère est positive, mais nous demeurons humbles, a décrit Eller à propos de l'ambiance qui prévaut à Brossard. Quand on termine dernier de l'association, il n'y a pas matière à se surestimer. On connaît nos limites et on sait aussi quelles sont nos forces.»

Ce discours plaît à Therrien.

«C'est important d'être humble. La ligne est mince entre être confiant de gagner et avoir peur de perdre. Quand on est trop confiant, on peut prendre de mauvaises habitudes et notre préparation n'est plus la même. Quand on a peur de perdre, on se débat comme un diable dans l'eau bénite.

«Arriver à maintenir cette mince ligne nous assure que l'équipe jouera avec l'énergie du désespoir.»

Prust et White au centre

Outre Eller, ça bouge au centre des autres trios aussi.

La blessure à Petteri Nokelainen ouvre la porte à plusieurs expériences. Hier, Brandon Prust et Ryan White ont tous les deux travaillé au centre et se disent prêts à assumer ce rôle.

«Je suis excité à l'idée de jouer au centre, j'ai toujours joué à cette position avant d'arriver à Montréal», a mentionné White, qui a gardé la forme durant le lock-out en s'entraînant avec diverses équipes, dont les Wheat Kings de Brandon, de la Ligue junior de l'Ouest.

«J'ai eu quelques matchs au centre la saison dernière, mais j'ai été déçu de ma performance. Si l'occasion s'offre de nouveau à moi, je compte en profiter.»

Prust, un nouveau venu, n'a pas joué au centre depuis plusieurs années. Therrien le croit néanmoins prêt à assumer ses responsabilités en défense.

Chose certaine, après avoir dominé la LNH avec 20 combats la saison dernière, on peut dire que Prust sait se défendre! Il a terminé la séance d'entraînement d'hier en pratiquant ses talents pugilistiques avec White.

«[White] est un jeune qui est fort et la volonté, c'est ce qui compte le plus dans ce département-là, a expliqué Prust. S'il est disposé à écouter quelques conseils que j'ai glanés au fil des ans, ça va l'aider.»