Les amateurs de hockey ont réagi de façon mitigée à l'annonce d'une entente de principe entre la Ligue nationale de hockey (LNH) et ses joueurs, dimanche.

Plusieurs d'entre eux ont dit être emballés à l'idée du début de la saison après des mois d'attente, mais plusieurs conservent tout de même un goût amer de cette saga sportive.

Natalie Ricard, une Trifluvienne en visite à Montréal, a raconté que le lock-out lui avait donné des heures en plus avec son conjoint et leur fils. Désormais, les deux hommes écouteront le hockey. «Je vais me retrouver seule encore une fois, à écouter des films dans une autre pièce», a-t-elle dit.

Au Eaton Centre, à Toronto, Kevin Bourne a dit être content d'apprendre que le hockey pourrait revenir, mais il n'est pas sûr qu'il l'écoutera aussi religieusement qu'avant. «Maintenant que le hockey est disparu pendant si longtemps, j'ai commencé à être attiré par d'autres sports», a dit M. Bourne, âgé de 32 ans, qui se décrit comme un amateur des Maple Leafs et des Sénateurs d'Ottawa.

Selon lui, les amateurs ont été mal traités durant le lock-out. «Je crois que les amateurs ont été utilisés comme des pions. Je ne crois pas que nous ayons été réellement été respectés pendant toute cette affaire.»

L'entente de principe visant à mettre fin au lock-out de 113 jours dans la LNH a été conclue dimanche matin à la suite d'une session de négociations qui s'est poursuivie pendant la nuit.

Au moins un observateur croit toutefois que l'enthousiasme autour de la saison reviendra sans doute rapidement une fois que les joueurs seront revenus sur les patinoires de la LNH.

Bruno Delorme, qui enseigne le marketing en matière de sport aux universités Concordia et McGill, a prédit que l'animosité des amateurs ne durera pas longtemps. Du moins, pas au Canada.

M. Delorme a ajouté que les équipes de la LNH ne constateront sans doute pas une véritable baisse de l'intérêt, bien qu'il eut avancé que les équipes se trouvant dans des marchés moins traditionnels du sud des États-Unis pourraient souffrir de dommages importants.

«Nous reviendrons, c'est notre sport national, a dit M. Delorme, en parlant de l'enthousiasme canadien pour le hockey. Il n'y a tout simplement pas assez d'intérêts secondaires ou d'autres événements sportifs qui peuvent remplacer le hockey.»

Les commerçants, de leur côté, ont accueilli la nouvelle avec joie.

Arun Srivastava, qui dirige une boutique de souvenirs dans le Vieux-Montréal remplie de chandails du Canadien, a indiqué que les ventes avaient considérablement diminué depuis le début du lock-out.

«Nous dépendons de cette industrie pendant l'hiver, alors qu'il n'y a pas beaucoup de touristes, a-t-il indiqué. Plusieurs circuits touristiques font voyager des partisans enthousiastes pour venir regarder les matchs ici.»

Les bars et les restaurants situés près des arénas ont été particulièrement touchés.

Un rapport publié le mois dernier par l'entreprise Moneris, qui traite des transactions par cartes de crédit et de débit, a révélé que les dépenses totales près des arénas de la LNH au Canada avaient enregistré un recul de plus de 11 pour cent par rapport à l'an dernier, les jours de match.