La guerre entre les dirigeants de la Ligue nationale de hockey et le syndicat des joueurs va bientôt atteindre le point de non-retour.

Sans surprise, la LNH a confirmé jeudi l'annulation d'une autre partie de son calendrier régulier. Cette fois, ce sont les matchs qui étaient prévus jusqu'au 14 janvier qui passent à la hache.

Cette dernière décision signifie qu'en tout, 625 rencontres du calendrier régulier ont été sacrifiées dans le cadre de ce lock-out amorcé à la mi-septembre. Ainsi, c'est 50,8% des matchs prévus qui ont été perdus jusqu'à présent.

Puisque Bill Daly, le numéro deux du circuit, a déclaré mercredi qu'une entente doit absolument être en place à la mi-janvier afin qu'une saison soit présentée, on peut donc en conclure que cette dernière tranche de matchs annulés sera la dernière.

Et on peut présumer que le scénario est maintenant simplifié: ou bien les joueurs de la LNH seront de retour sur les glaces de la ligue le 15 janvier ou autour de cette date, ou bien ils ne le seront pas, et la saison 2012-13 sera entièrement perdue, comme celle de 2004-2005 l'avait été lors du lock-out précédent.

Bill Daly, joint jeudi par La Presse, n'a pas voulu confirmer ce scénario.

«Je ne vais rien préciser, s'est contenté de répondre Daly par courriel. Ce que j'ai dit se passe d'explications.»

Une saison de 48 matchs, minimum

Le commissaire Gary Bettman, rappelons-le, a déjà affirmé, il y a deux semaines à New York, être incapable d'imaginer une saison régulière de moins de 48 matchs.

Si joueurs et propriétaires finissent par s'entendre sur une nouvelle convention collective, l'idée d'un calendrier de 48 matchs pourrait devenir réalité.

C'est exactement ce qui était arrivé en janvier 1995, quand joueurs et propriétaires avaient mis un terme au premier lock-out de l'ère Bettman. Cette saison-là, les Devils du New Jersey avaient fini par soulever la Coupe Stanley le 24 juin. On peut présumer que les séries de 2013 pourraient se conclure à cette date, ou peut-être même un peu plus tard.

Pour le moment, on raconte que la ligue prépare déjà depuis plusieurs semaines une forme de calendrier d'urgence, qui ne prévoit que des rencontres entre équipes d'une même conférence, pour éviter des déplacements trop longs et éviter les voyages trop complexes.

Il s'agirait d'un calendrier qui mettrait avant tout l'accent sur les rivalités de division.

Il est dur d'imaginer que la ligue pourrait être en mesure de faire plus et de présenter un calendrier qui dépasserait la barre des 50 matchs. En 2005, la possibilité d'un calendrier d'une trentaine de matchs avait été étudiée à la fin du mois de janvier, mais cette option n'est clairement pas dans les plans cette fois-ci.

Trois points en litige

Rappelons que les deux parties demeurent incapables de s'entendre sur trois points qui sont de première importance aux yeux des dirigeants du circuit: la durée de la prochaine convention collective, la durée maximale des contrats accordés aux joueurs, et la question des rachats de contrat et des sommes placées en fiducie.

Les négociations tendues sur ces points avaient d'ailleurs mené à une fin spectaculaire des pourparlers, il y a deux semaines à New York.

Depuis ce drame, aucune autre ronde de négociations n'a eu lieu entre joueurs et propriétaires, et il n'y a pour le moment aucune autre rencontre prévue entre les deux groupes.