L'avenir des Oilers d'Edmonton s'annonce florissant avec les Ryan Nugent-Hopkins, Jordan Eberle, Taylor Hall, Nail Yakupov, Justin Schultz et compagnie.

L'immense talent de ce groupe de jeunes premiers porte évidemment ombrage aux gardiens de cette organisation, comme à la belle époque de Wayne Gretzky, Mark Messier et Paul Coffey, quoique Grant Fuhr a eu son heure de gloire lui aussi.

L'ancien gardien du Canadien Frédéric Chabot a la délicate mission de développer le talent des gardiens de cette organisation dans un contexte qui n'est pas toujours aisé compte tenu de la philosophie offensive de l'équipe.

«Ça n'a pas toujours été facile, confie celui qui est en poste à Edmonton depuis 2009 et qui travaille dans la Ligue américaine avec les espoirs de l'organisation pendant le lock-out. Nikholai Khabibulin a connu un bon départ à ma première année, mais il s'est blessé pour le reste de la saison et on s'est retrouvé avec deux gardiens qui totalisaient douze matchs d'expérience dans la LNH, avec en outre un club qui avait des difficultés défensivement. Ça n'a vraiment pas été facile...»

Lentement, mais sûrement, la situation s'est améliorée. Les Oilers ont terminé au 30e rang au chapitre des buts alloués en 2009-2010 avec 284, au 29e rang en 2010-2011 avec 269 et au 23e rang l'an dernier avec 239 buts accordés.

Dubnyk s'améliore

Le jeune Devan Dubnyk, un géant de 6' 5 repêché en première ronde (14e au total) en 2004, vient de connaître la meilleure saison de sa carrière avec une fiche de 20-20-3, une moyenne de 2,67 et un taux d'arrêts de ,914. On l'a d'ailleurs récompensé avec un contrat de trois ans cet été.

«Il finit l'année en force chaque saison depuis trois ans, mais la différence cette année, c'est qu'il a commencé fort également», dit Chabot, qui a disputé trois matchs avec le Canadien en 1990, un en 1992 et onze en 1999.

Malgré l'essor de Dubnyk, les rumeurs sur l'arrivée de Roberto Luongo à Edmonton ont été persistantes cet été. On dit que la direction des Oilers était sérieuse, mais on se demande si Luongo accepterait de lever sa clause de non-échange pour jouer en Alberta.

«Il va tout le temps y avoir des rumeurs concernant Roberto Luongo, se contente de répondre Chabot. C'est un gars qui a un taux d'arrêts de ,920 en carrière et qui est sur le marché, alors c'est normal.»

Ironie du sort, Chabot se retrouve à Oklahoma avec deux gardiens québécois, Yann Danis, anciennement de l'organisation du Canadien, et Olivier Roy, un choix de cinquième ronde en 2009. Le vétéran de 30 ans va bien, c'est un peu plus difficile pour le jeune homme, comme en témoignent sa moyenne de 3,24 et son taux d'arrêts de ,890.

«C'est bon d'avoir un vétéran avec un plus jeune, dit Chabot. Olivier, c'est un projet à long terme. Il n'est pas costaud, il doit gagner du muscle, il est déjà rapide et intelligent. Il doit être capable de jouer 30, 40 et 50 matchs par année. S'il réussit ça, il pourra atteindre la LNH.»

Eberle impressionne

Quand il n'est pas à Edmonton pour assister Khabibulin dans sa rééducation à la suite d'une opération à la hanche, ou dans la Ligue de la côte Est pour prodiguer des conseils au cinquième gardien dans la hiérarchie, ou encore sur la glace avec Danis et Roy, Chabot profite du spectacle que lui offrent les meilleurs espoirs de l'organisation dans la Ligue américaine.

«C'est impressionnant. On a vraiment une bonne jeune équipe et un gros premier trio. Ils marquent des buts de façon incroyable. Eberle est probablement celui qui m'impressionne le plus. Je l'ai connu au Championnat mondial junior à Ottawa. Il est très fort et tellement régulier! C'est dur de lui arracher la rondelle, il est créatif, il va dans les coins, il fait tout bien et il est impressionnant chaque soir.»

Le défenseur recrue Justin Schultz domine tous les marqueurs du club avec 32 points en seulement 22 matchs.

«Il est vraiment bon offensivement, mais ça ne l'empêche pas d'être fiable défensivement. Je ne vois pas pourquoi il ne serait pas capable d'être aussi dominant dans la LNH. Souvent, ce qui fait qu'un bon joueur de la Ligue américaine ne réussit pas à passer, c'est le coup de patin. Il y a eu beaucoup de fantastiques joueurs dans la Ligue américaine qui n'ont jamais pu percer, mais lui patine super bien.»

Chabot espère que ses gardiens seront bien protégés à Edmonton quand le hockey reprendra. Ryan Whitney sera de retour en bonne santé, Jeff Petry et Ladislav Smid progressent bien tandis que Schultz s'ajoutera à l'équipe.

«Ça reste à voir, répond-il. La clef, c'est la profondeur. Nous avons eu un bon début de saison l'an dernier parce que notre défense faisait le travail, mais on s'est écroulé dès qu'on a eu des blessures. Ça reste notre principal défi.»

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Entraîneurs des gardiens francophones ou québécois dans la LNH:

Pierre Groulx (Montréal)

Roland Melanson (Vancouver)

Benoit Allaire (New York)

Stéphane Waite (Chicago)

Gilles Meloche (Pittsburgh)

Jacques Caron (New Jersey)

Frantz Jean (Tampa Bay)

Jim Corsi (Buffalo)

Frédéric Chabot (Edmonton)