Pendant qu'on s'interroge sur les chances de sauver la saison dans la LNH, un autre projet se dessinerait dans les cartons de Gary Bettman. Selon ce qu'a appris La Presse, les rumeurs s'intensifient selon lesquelles la ligue pourrait procéder à une expansion de deux équipes en vue de la saison 2015-2016.

L'intention du commissaire serait d'implanter au moins une formation de plus au Canada, que ce soit à Québec ou en banlieue de Toronto, une fois le lock-out réglé. Et il y a la ville de Seattle, que certains considéraient comme un possible point de chute pour les Coyotes de Phoenix, qu'on peut désormais considérer comme une autre ville candidate.

> Deux équipes pour trois villes

L'homme d'affaires Don Levin, qui souhaiterait amener la LNH à Seattle, a d'ailleurs indiqué à La Presse que l'expansion serait vraisemblablement la seule façon d'y parvenir.

Maintenant que les Coyotes semblent avoir consolidé leur maintien à Phoenix, on réalise que les autres concessions en difficulté ne sont pas aisément transférables en raison du bail qui les lie à leur amphithéâtre. Dans ce contexte, l'expansion devient une option séduisante, d'autant plus qu'elle assurerait une injection rapide de capitaux dans les coffres de la LNH.

Officiellement, la LNH affirme ne pas avoir de visées d'expansion. Pourquoi? Parce qu'elle veut éviter que les revenus générés par les frais d'expansion (il s'agirait à l'heure actuelle d'environ 300 millions par concession) ne se retrouvent sur la table de négociations durant le lock-out.

«Je crois que la ligue a un plan d'expansion déjà élaboré, a confié à La Presse un agent qui a requis l'anonymat. Sous l'ancienne convention collective, les joueurs ne recevaient pas un sou des frais d'expansion et je m'attends à ce qu'il en soit de même dans le prochain contrat de travail.»

Le fait que les frais d'expansion soient tenus loin des joueurs est le seul véritable grief de ceux-ci par rapport au projet. Car si les amateurs peuvent craindre une certaine dilution du produit, l'Association des joueurs, elle, se réjouirait de voir arriver 50 nouveaux membres.

Qu'il soit question de Québec, de Markham ou encore de Seattle, chacun de ces marchés présente ses embûches (voir autre texte). Mais leurs candidatures semblent plus solides que celles de Kansas City, Las Vegas ou Saskatoon, qui ont toutes été liées à la LNH par le passé.

«Nous n'en avons pas discuté entre propriétaires», a dit de l'expansion le président Geoff Molson la semaine dernière, en marge de la collecte de sang de l'équipe.

«Je ne suis pas dans ce mode-là en ce moment. Je vais avoir besoin de plus d'information pour savoir si c'est une bonne idée ou pas.»

L'une de nos sources a par ailleurs observé que l'expansion est également considérée comme étant rentable du point de vue télévisuel. Car l'ajout d'une - sinon deux - équipes canadiennes aiderait à faire monter les enchères pour les contrats de télédiffusion au Canada qui viendront à échéance en 2014.