Des citoyens de Glendale opposés au plan de sauvetage des Coyotes n'ont pas dit leur dernier mot. Certains d'entre eux ont commencé à recueillir des signatures hier après-midi dans le but de forcer la tenue d'un référendum pour empêcher l'entente avec Greg Jamison.

L'un des plus farouches opposants au financement public des Coyotes, Ken Jones, avait déjà averti les conseillers municipaux mardi lors de la séance du Conseil: «Si vous votez pour cette entente, on va tout faire pour vous mettre des bâtons dans les roues et on va demander un référendum», avait lancé au micro M. Jones. Les élus ont tout de même approuvé la résolution, qui prévoit le versement de 320 millions sur 20 ans à M. Jamison, lors d'un vote à 4 contre 2.

Ken Jones n'a pas tardé à mettre ses menaces à exécution. Jeudi, il s'est rendu avec d'autres citoyens à l'hôtel de ville de Glendale pour entamer le processus. «On a formé un comité et on est allés à la mairie jeudi chercher les documents nécessaires pour amasser des signatures. On a commencé à les recueillir cet après-midi (hier)», a expliqué M. Jones dans un entretien téléphonique.

Les amateurs de hockey de Québec ne devraient toutefois pas se réjouir trop vite. Les efforts de M. Jones pour obtenir un référendum seront en effet ardus. Les opposants ont jusqu'au 27 décembre pour amasser 6956 signatures; un chiffre qui représente 10% du total des électeurs de Glendale qui ont exercé leur droit de vote aux élections municipales de novembre dernier.

L'entreprise n'est pas insurmontable, mais lors d'une première tentative pour l'obtention d'un référendum, en juin dernier, M. Jones n'avait pas réussi à obtenir plus de 1600 signatures.

«C'est faisable cette fois-ci parce qu'il y a beaucoup plus de citoyens qui sont indignés devant la manière dont la Ville dépense l'argent, croit-il. En juin, l'attitude était différente car le public ne réalisait pas qu'on allait être ruinés. Là, les gens le savent.»

Une épée de Damoclès

Dans l'éventualité où les opposants parviendraient à réunir le nombre nécessaire de signatures, Glendale aurait deux choix: inclure une question sur l'entente lors des prochaines élections municipales qui auront lieu dans deux ans, ou organiser un référendum dans les prochains mois.

Selon M. Jones, la Ville pourrait être tentée d'organiser un référendum au plus vite, même s'il s'agit d'un moyen plus coûteux, afin de trancher cette question rapidement. Car selon lui, si une demande conforme de consultation était déposée à Glendale, l'entente avec M. Jamison serait immédiatement suspendue.

«Ils devront attendre et voir le résultat du référendum» avant d'appliquer l'entente approuvée mardi soir, note M. Jones, qui a par ailleurs déjà eu l'aide du mouvement de droite Tea Party pour amasser des signatures dans le passé.

Glendale est aux prises avec d'importants problèmes financiers et de plus en plus de citoyens remettent en question la pertinence de payer des millions pour conserver une équipe de hockey. Simplement pour garder les Coyotes dans le désert, la Ville pense devoir faire des compressions de 8 millions au cours des cinq prochaines années, ayant pour conséquences la mise à pied de dizaines d'employés et la réduction des services.

Greg Jamison tente quant à lui de finaliser le rachat de l'équipe à la LNH. Il a jusqu'au 31 janvier pour le faire, selon l'entente avec Glendale. Cet échéancier lui laisse amplement le temps d'attendre la fin du mois de décembre pour savoir si les opposants ont remporté leur pari, ou si, à l'inverse, le chemin lui est entièrement libre.