En plus d'être le refuge de 38 joueurs de la LNH actuellement en lock-out, de joueurs européens qui rêvent encore de faire le saut en Amérique et de hockeyeurs nord-américains, la KHL permet aussi à quelques vétérans de prolonger leur carrière.

C'est le cas d'Oleg Petrov. Oui, oui. l'Oleg Petrov du Canadien. À 41 ans, Petrov est l'aîné du Spartak de Moscou. Avec le repos que s'accorde Sergei Fedorov, maintenant DG du Club de hockey de l'Armée rouge, il est aussi le «patriarche» de la Ligue continentale. Des mèches grises trahissent d'ailleurs son... expérience.

Pourquoi continuer? Pour l'argent? La célébrité?

«Pour assouvir ma passion du hockey», répond Petrov venu me rejoindre dans le vestiaire du Spartak après une séance de vélo stationnaire au terme de la défaite de 5-4 encaissée dimanche contre le Traktor de Chelyabinsk.

Et l'argent?

«J'ai fait mon argent dans la LNH. J'en fais moins ici que j'en ferais en me consacrant entièrement à mon nouveau travail. Mais j'ai besoin de jouer au hockey. Je ne suis pas encore rendu au bout», a plaidé Petrov, qui troque son casque de hockey pour un casque blanc d'entrepreneur lorsqu'il passe de la patinoire à un chantier dans la région de Montréal.

Parce que oui, Oleg Petrov, qui a disputé huit saisons dans l'uniforme du Canadien, habite toujours Montréal et non sa Russie natale. Sa conjointe Christina et leurs filles Tiffany et Alexa, âgées de 6 et 7 ans, l'attendent à la maison dans l'Ouest-de-l'Île. Tout comme Anthony, son fils né d'une première union.

Après sa dernière saison dans la LNH - il a été échangé par le Canadien aux Predators de Nashville - Petrov a évolué quatre ans en Suisse. Il a ensuite fait le saut en Russie. À Kazan d'abord, où il a remporté le championnat lors de ses deux premières saisons et avec Atlant l'an dernier.

«Je me suis limité à des demi-saisons lors des deux dernières années. Je tenais à rester à la maison. Je suis à Moscou depuis le début de l'année. La bonne chose avec la KHL, c'est que nous avons trois pauses dans l'année afin de permettre aux joueurs de rejoindre leur club national pour la Coupe Europe. Je vais aller à Montréal en novembre. Ma famille viendra ici aux Fêtes. Je suis né et j'ai grandi ici, mais ce sera la première fois que ma conjointe et mes filles verront Moscou.»

Oleg Petrov a marqué son premier but de la saison - il totalise six points en 13 matchs - dimanche dernier. Il a esquissé un large sourire lorsque je lui ai demandé si son coup de marteau avait plus de vigueur que son tir frappé. «Je n'ai toujours pas de slap shot. Mais je patine encore assez vite. Pour le marteau, oublie ça. Je ne suis pas doué. Je m'occupe des plans, des contrats et de l'organisation. J'ai un associé beaucoup plus habile que moi de ses mains qui s'occupe du reste. Nous formons une petite entreprise. Nous construisons une dizaine d'unités de condominium par année sur le Plateau, dans le nord de la ville et dans Parc-Extension.»