Il y a 25 ans à peine, il aurait été impensable, voire impossible, de croire qu'un Américain se retrouverait avec le sourire au Kazakhstan, un pays coincé entre la Chine au sud et la Russie au nord.

C'est pourtant le choix qu'a fait Ryan McDonagh. Le jeune défenseur des Rangers de New York est passé à l'Est le 9 octobre dernier en signant un contrat avec le Barys d'Astana. Une décision que l'ancien premier choix du Canadien - 12e sélection en 2007 - est loin de regretter même s'il est plus près de la Sibérie que du Madison Square Garden.

«C'est une expérience intéressante à tous les points de vue. Sur le plan culturel, je ne pourrais être plus loin de ma vie habituelle. Je vais de surprise en surprise. L'autre jour, notre entraînement a été perturbé par une panne de courant qui a duré près d'une demi-heure. Ça arrive! On apprend à rouler avec les pépins. Ce serait sans doute difficile si je ne pouvais compter sur la présence de Nord-Américains au sein de l'équipe, mais j'adore ce que je vis depuis deux semaines», a lancé McDonagh croisé après le revers de son équipe, lundi soir, à Chekov.

Au-delà de cette défaite du Barys qui est au milieu du peloton dans l'Association de l'Est de la KHL, McDonagh est heureux d'avoir fait «défection».

«Le hockey demeure du hockey, peu importe où on le joue. Je n'arrivais pas à m'entraîner convenablement à New York. Après avoir refusé deux autres propositions, j'ai accepté celle du Barys. Sur le plan hockey, c'est très bien. Beaucoup mieux que ce à quoi je m'attendais. Le jeu est rapide, il y a plus d'espace sur la patinoire, ça donne le temps d'orchestrer des attaques et ça oblige à modifier un peu l'approche en défense. Si le conflit se règle, je serai beaucoup mieux préparé en ayant joué ici», a assuré McDonagh debout, Coca-Cola à la main, près de l'autobus de son équipe.

Et si le conflit se prolonge? Que la saison est annulée?

«On verra en temps en lieu. Je suis arrivé avec des vêtements pour deux mois. C'est évident que je me sens parfois très loin de ma compagne, de mes amis et de la famille. Les 11 heures de décalage entre Astana et la maison amplifient cette sensation d'être à l'autre bout du monde. Mais ça demeure une très belle expérience.»

S'il doit passer tout l'hiver à Astana, McDonagh devra acheter des bottes, des mitaines et une tuque bien chaudes en plus d'un manteau dont les New-Yorkais se moqueraient sans doute. À Astana, le mercure est figé au-dessous du point de congélation près de six mois par année. Et dès que l'hiver s'installe, le mercure plonge à pic, oscillant souvent entre -35 et -40. À ce point, ça ne change plus rien de calculer en Celsius ou en Fahrenheit...

En plus du premier choix gaspillé par le Tricolore qui l'a donné aux Rangers dans le cadre de la transaction impliquant Scott Gomez, Nigel Dawes (8 buts et 13 points en 19 matchs) et Dustin Boyd (4 buts et 10 points en 19 matchs) sont deux autres anciens Canadiens évoluant à Astana.

Brandon Bochenski, un ancien espoir des Sénateurs d'Ottawa, domine le Barys avec 15 points (sept buts) cette saison. Le défenseur suédois Victor Hedman (Lightning de Tampa Bay), de même que Jon Mirasty et Andrew Hutchinson complètent le contingent de joueurs nord-américains ou de la LNH.