C'est fascinant de voir à quelle fréquence les Moscovites échangent les poignées de main. Par politesse? Par respect? Par habitude? Pour toutes ces raisons? Allez savoir.

Mais une n'attend pas l'autre. Tu n'as pas fait trois pas dans une salle que trois poignées de main ont été échangées. Tu tournes à gauche, une main se tend. À droite: même chose. Tu croises deux personnes à qui tu as serré la main il y a dix minutes: ça recommence.

Pas de risque à prendre, des fois qu'on aurait raté notre coup tout à l'heure. De quoi rendre jaloux un politicien en pleine campagne.

À la sortie du métro, hier matin, deux hommes, cellulaires serrés entre une main et une oreille, ont placé leur cigarette dans un coin de leur bouche en même temps pour libérer l'autre main et, vous l'avez deviné, échanger une poignée de main.

De grands amis? Pas sûr. Ils n'ont pas échangé un mot. Ils ne se sont pas même regardés.