Certains joueurs ont choisi la Suisse pour aller y terminer leur carrière. D'autres jouent là-bas en attendant la fin du lock-out.

Et il y a ceux, comme le Québécois Maxim Noreau, qui considèrent la Suisse comme un tremplin vers la LNH.

«On n'a pas un très gros club à Ambri, mais si l'on arrive à bien jouer au cours des prochains matchs et que j'arrive à me distinguer individuellement, ça va être bon pour ma carrière, estime le défenseur de 25 ans. Je peux montrer que je suis aussi capable que les Mark Streit, Yannick Weber et Raphael Diaz.»

Il l'a été samedi, en tout cas. Son but déterminant contre Davos a changé le cours du match et a pavé la voie à la première victoire d'Ambri à domicile cette saison.

«Les fans méritent des matchs comme celui-là, indique l'assistant-capitaine du HCAP. Il n'y a personne au village, les gens font une heure ou deux de route pour venir nous voir jouer, et ces gens-là mangent du hockey.

«Il faut trouver le moyen de continuer de gagner pour eux.»

Le moyen trouvé par Ambri samedi a été d'embouteiller un adversaire plus talentueux que lui. Malgré la grande surface de jeu, Joe Thornton et Rick Nash avaient peu d'espace pour travailler. Frustrés par la tournure de leur soirée, les deux vedettes ont d'ailleurs évité les journalistes après la rencontre...

Attention aux étiquettes

Après avoir été le défenseur le plus productif des Aeros de Houston (LHA) deux ans de suite, Maxim Noreau a terminé sa première saison à Ambri-Piotta, l'an dernier, en tête des marqueurs des «capi».

«J'avais 24 ans, j'avais été choisi deux ans de suite au sein de l'équipe d'étoiles de la Ligue américaine, et j'avais joué un total de six matchs dans la LNH (avec le Wild du Minnesota), se souvient Noreau. J'étais un peu tanné. Je me suis dit que ce n'était peut-être pas pour moi ou alors que ce n'était pas le bon moment. J'ai donc choisi de venir en Suisse.»

En signant un pacte de trois ans avec Ambri, Noreau recherchait une stabilité financière suffisante pour au moins s'acheter un condo. Mais il a surtout agi ainsi pour éviter d'être étiqueté comme un joueur de la LAH.

«En venant ici, c'est une autre façon de me démarquer. Et si je retourne en Amérique un jour avec un contrat à deux volets, au moins j'aurai pu mettre un peu d'argent de côté.»