Les joueurs du Canadien ont subi leur premier revers de la saison, vendredi soir, à Montréal.  

La Commission des relations du travail du Québec a en effet rejeté la demande d'ordonnance provisoire de 16 joueurs du Tricolore, qui souhaitaient empêcher la tenue d'un lock-out, jugé illégal selon eux.

La commissaire Andrée St-Georges a pris sa décision au terme d'une journée d'audiences. Ses motifs devraient être rendus publics dans les prochains jours.

Le numéro deux de la LNH, Bill Daly, a promptement réagi au jugement vendredi soir : « Nous sommes ravis, mais peu surpris par la décision de la Commission des relations du travail du Québec, qui a stipulé que le lockout s'applique à toute la Ligue, incluant le Québec, et nous apprécions l'efficacité et la vitesse à laquelle la décision a été rendue. Nous espérons que cette décision incitera l'Association des joueurs à cesser ces tentatives de distraction et qu'elle consacrera toutes ses énergies à faire progresser les négociations avec nous. »

Cette décision n'est pas finale puisque la CRT convoquera les parties dans les prochaines semaines pour plaider le dossier au fond, ce qui réjouit l'Association des joueurs.

« Cette décision est satisfaisante pour nous, a déclaré le conseiller juridique de l'Association, Don Zavelo. La Commission a rejeté la demande des joueurs à court terme, mais elle a aussi dit non à la LNH qui demandait à ce qu'on écarte complètement la question. La décision reconnaît que les joueurs ont soulevé des motifs valables sur la légalité de ce lock-out planifié par la LNH et qu'il faudra continuer à se pencher sur la question. Nous demeurons confiants que ce lock-out soit interdit par le Code du travail au Québec et serons prêts à présenter notre cause à la Commission dans un avenir rapproché. Si la LNH continue à nous menacer d'un lockout, elle le fera à ses propres risques. »

L'Association des joueurs de la LNH et les seize joueurs du Canadien demandaient à la commission de rendre un jugement intérimaire avant le déclenchement du lock-out prévu samedi soir, à 23h59, afin de permettre l'ouverture des camps d'entraînement à la date prévue. Une requête semblable a été déposée jeudi à la Commission des relations de travail de l'Alberta.

Le commissaire de la LNH, Gary Bettman, se borne à répéter qu'il n'y aura pas de hockey tant que la convention collective ne sera pas renouvelée.

La directrice des opérations de l'AJLNH, Alexandra Dagg, a déclaré que l'objectif était d'empêcher les joueurs du Canadien, des Oilers d'Edmonton et des Flames de Calgary de se retrouver en lock-out.

Plusieurs se demandent comment l'Association des joueurs aurait procédé avec seulement trois clubs si elle avait reçu une réponse favorable. Les joueurs arguent qu'il s'agissait avant tout d'une tactique visant à mettre de la pression sur les propriétaires.