Avec cette menace de lock-out qui apparaît de plus en plus probable, les joueurs de la Ligue nationale de hockey ont commencé à penser à ce qu'ils allaient faire au cours de la prochaine saison.

La plupart ont déjà la tête en Europe.

«Plusieurs gars parlent d'aller jouer ailleurs, et s'il y a un conflit de travail, vous allez voir que ça va bouger assez vite, a fait savoir Mike Cammalleri, des Flames de Calgary, au terme de la réunion des joueurs, hier à New York. Un gars comme (Alexander) Ovechkin ne va pas attendre bien longtemps avant de faire le saut en Europe.»

La plupart des patineurs de la LNH rencontrés par La Presse, hier à New York, ont reconnu que le temps est venu de penser à la suite des choses... et à penser à aller jouer en Europe. Plusieurs joueurs ont demandé à leur agent d'entreprendre des démarches en ce sens.

«Je ne vais pas passer l'année à ne rien faire, a affirmé l'attaquant Max Pacioretty, du Canadien. S'il y a quelque chose qui s'offre à moi en Europe, c'est sûr que je vais y penser. J'ai demandé à mon agent de commencer à regarder tout ça tranquillement. Je sais que la ligue Suisse va être une option intéressante pour plusieurs gars du circuit.»

Lars Eller, un autre membre du Canadien qui a assisté à l'immense réunion des joueurs à New York, va lui aussi s'envoler vers l'Europe si jamais Gary Bettman impose le lock-out demain.

«Je ne vais pas prendre une décision trop rapidement, mais ce qui est certain, c'est que je veux jouer cette saison, a-t-il fait remarquer. Je vais peut-être retourner jouer chez moi au Danemark... rien n'est décidé encore. Je dois attendre, comme tout le monde.»

Certains joueurs du Canadien vont rester à Montréal, en espérant que le conflit annoncé ne dure pas trop longtemps.

Louer une patinoire à Brossard

«Je vais continuer à m'entraîner à Brossard avec certains de nos gars, a expliqué le défenseur Josh Gorges. Le lock-out va nous empêcher de pouvoir utiliser le vestiaire de l'équipe et le gymnase, mais rien ne nous empêche de nous présenter là-bas quand même. On peut louer une patinoire, comme n'importe quelle équipe de hockey. C'est ce que nous allons faire.»

Non, la réunion d'hier et les propos de Gary Bettman par la suite n'ont rien fait pour insuffler un peu d'optimisme dans le camp des joueurs. La plupart semblent résignés à un sort qu'ils auraient voulu éviter.

«Quand on analyse tout ça, on voit que la ligue se porte bien, a conclu Michael Cammalleri. Ce que les propriétaires cherchent vraiment à faire, c'est trouver une façon de garder encore plus d'argent pour eux. Nous avons soumis une offre qui est juste pour tout le monde. Les carrières sont assez courtes comme ça, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Une mauvaise blessure à un genou, une commotion cérébrale, et ça peut être la fin assez rapidement... Croyez-moi, les joueurs ne veulent pas perdre une autre année à cause d'un lock-out.»