Un autre lock-out semble se dessiner à l'horizon sur la planète LNH. Les négociations entre la LNH et l'Association des joueurs (AJLNH) se sont terminées après une rencontre d'environ 90 minutes, jeudi.

Incapables de surmonter l'étape philosophique des pourparlers, les propriétaires et les joueurs ont laissé une autre semaine leur glisser entre les doigts. Ils ont participé à une rencontre-éclair jeudi matin avant de rapporter qu'un fossé important existait toujours entre les deux parties.

Le principal enjeu qui les sépare est toutefois loin d'être complexe.

«Nous estimons que nous payons plus que ce que nous devrions», a dit le commissaire Gary Bettman. «C'est aussi simple que ça.»

Bien sûr, l'Association des joueurs de la LNH (AJLNH) n'est pas d'accord avec cette affirmation.

Le directeur exécutif de l'AJLNH Donald Fehr a reconnu qu'il y avait de l'espace pour une certaine flexibilité - la proposition de la semaine dernière offrait une baisse du partage des revenus aux joueurs pendant trois ans -, mais il ne s'est pas présenté à la réunion jeudi avec la volonté de plier l'échine, surtout après que le syndicat eut concédé des gains aux propriétaires lors de la dernière ronde de négociations.

«Tout le monde comprend que les employeurs voudraient payer moins cher», a dit Fehr. «Ce n'est rien d'étonnant - c'est décevant parfois -, mais ce n'est pas surprenant.»

Il a poursuivi en rappelant que les services que les membres de son organisation offrent sont irremplaçables.

«Du point de vue des joueurs, ils veulent une entente juste, ils veulent qu'elle soit équitable, ils en veulent une qui reconnaisse leur contribution», a expliqué Fehr.

Il s'agissait de la première réunion complète de la semaine, après que celle de mercredi eut été annulée à la suite d'une rencontre privée entre les dirigeants de la ligue et de l'AJLNH en matinée.

Bettman et son adjoint Bill Daly ont passé environ deux heures avec Fehr et son frère Steve Fehr, qui est son adjoint.

Le but de la séance de mercredi était de discuter de la meilleure façon de faire évoluer les négociations.

Les questions économiques importantes devaient être au premier plan lors de la rencontre de jeudi.

La LNH et l'AJLNH ont déposé des offres très différentes sur la table des négociations jusqu'à maintenant, et sont encore très loin de s'entendre.

La convention collective actuelle viendra à échéance le 15 septembre, et la ligue a déjà mentionné qu'elle imposera un lock-out si les deux parties n'en venaient pas à une entente avant cette date.

«S'il y a un lock-out - et c'est une décision qui revient aux propriétaires - alors on devra rater des matchs, ce qui signifie une perte de revenus, ainsi qu'une perte de chèques de paye, a dit Fehr. Ça ne signifie toutefois pas que les parties ne comprennent pas ce qui les attend si ça se concrétise.»

La possibilité qu'un lock-out soit décrété étant de plus en plus envisageable, les camps mettent les bouchées doubles afin de trouver un bouc-émissaire qui portera le chapeau devant le public. Jeudi, Bettman s'est plaint que le syndicat n'était pas prêt à entamer les discussions il y a un an - le commissaire a cependant répété à de nombreuses reprises l'hiver dernier qu'il y avait amplement de temps pour régler le dossier -, et Fehr continue de répéter que la date limite du 15 septembre n'est importante que parce que les propriétaires ont choisi qu'elle le soit.

Au bout du compte, ils doivent mettre de l'eau dans leur vin et aucune des deux parties ne semble pour l'instant prête à le faire.