Gary Bettman et les propriétaires de la Ligue nationale ont mis moins de 24 heures pour étudier la contre-offre de l'Association des joueurs (AJLNH). Verdict du commissaire? L'écart reste encore très important entre les deux camps en vue d'une entente sur la nouvelle convention collective.

Lors d'un rapide point de presse dont le contenu laisse augurer le pire, Bettman a souligné qu'il avait été déçu de l'offre, la jugeant incomplète à ce stade plutôt avancé des négociations. Bettman a déjà annoncé qu'un lock-out serait décrété, le 15 septembre, lors de l'échéance de la présente convention collective.

«Nous avons analysé la proposition et, en nous basant sur les discussions avec l'Association des joueurs, nous sommes certains de l'avoir comprise. Mais il y a encore un certain nombre de sujets sur lesquels nous voyons les choses différemment», a-t-il expliqué, hier après-midi à Toronto.

Rien de trop surprenant pour le directeur de l'AJLNH, Don Fehr, compte tenu de la proposition initiale adverse. Tout en rappelant que les conditions actuelles dans la ligue découlaient de la volonté des propriétaires lors du dernier lock-out, il a également confirmé qu'un fossé important s'était créé.

«Quand on connaît leur proposition, il ne pouvait pas en être autrement. Ils souhaitaient tout simplement ramener les salaires au même niveau que lors du précédent lock-out. Nous avions eu une réduction des salaires de 24% la dernière fois, faisons la même chose encore cette fois-ci, se sont-ils dit. C'est ce qui a créé un tel fossé», a déploré Fehr.

Comme son homologue de l'AJLNH, Bettman n'est pas entré dans les détails des propositions, mais il a tout de même clamé que l'offre des joueurs n'était pas en adéquation avec le contexte actuel des sports professionnels.

«Je ne suis pas certain qu'il y ait eu une reconnaissance de l'état de l'économie dans notre monde - que ce soit le monde en général ou dans l'industrie sportive - et une prise en compte de ce qui s'est passé dans la NFL et la NBA. L'écart reste encore important avec peu de temps à écouler.»

Ancien représentant des joueurs du baseball majeur a répondu du tac au tac en évoquant la situation économique unique de chacun des championnats nord-américains. Et que le baseball n'avait plus connu de conflits de travail depuis près de 20 ans malgré l'absence de plafond salarial.

Une importante concession

L'offre de l'Association des joueurs, formulée mardi, incluait une baisse des revenus distribués aux joueurs, ainsi qu'un système plus généreux dans le partage des revenus pour les équipes en difficulté. Fehr a également rappelé que les joueurs ne proposaient pas l'abolition du plafond salarial.

«Puisque les propriétaires tiennent à ce plafond, les joueurs essaient de trouver une entente qui sera juste, qui protégera leurs intérêts et qui s'intègre dans ce cadre de travail. C'est un geste assez important effectué en direction des propriétaires», a-t-il indiqué, hier.

Le directeur de l'AJLNH a quitté la Ville reine pour une série de réunions avec les joueurs. Même s'il restera en contact avec Bettman au cours des prochains jours, les prochaines véritables négociations ne reprendront que mercredi prochain.

«Je sais ce que le hockey signifie et je sais l'importance pour nos franchises et notre sport d'être en bonne santé sur le plan économique. Nous travaillons très, très fort», a conclu Bettman.

Sur ce point, les deux parties sont au moins d'accord.