L'Association des joueurs s'est parée de ses plus beaux atours dans le cadre du bras de fer qui l'oppose à la Ligue nationale en vue d'une nouvelle convention collective. Entouré notamment de Sidney Crosby, Alex Ovechkin et Steven Stamkos, le directeur Don Fehr a déposé une première contre-offre, hier à Toronto, lors de la deuxième journée de négociations.

Elle inclut notamment une baisse du pourcentage des revenus touchés par les joueurs et la mise en place d'un meilleur système de partage entre les équipes. La durée proposée pour ce nouveau contrat de travail est de trois saisons.

Quatre jours après avoir brandi le spectre d'un lock-out le 15 septembre, le commissaire Gary Bettman et ses adjoints ont pris une pause de quelques heures afin d'étudier la proposition, qualifiée de «vision alternative» par Fehr. «Il est clair qu'ils ne l'ont pas rédigée en une heure ou deux. Ainsi, nous allons avoir besoin d'un peu de temps pour l'évaluer», a indiqué Bettman, en ajoutant que les négociations entre les deux camps devraient reprendre ce matin.

Au total, ces mesures permettraient à la LNH d'économiser près de 800 millionsde dollars si la croissance s'effectue au même rythme que lors des deux dernières saisons, a estimé Fehr. Le nouveau système de partage permettrait de mieux encadrer les équipes en difficulté sur le plan financier.

«Nous croyons qu'une fois en vigueur, les propositions faites aujourd'hui par les joueurs feront de la LNH une industrie stable. Cela nous donnera l'occasion d'aller au-delà des querelles de travail récurrentes qui ont miné la ligue depuis deux décennies», selon Fehr.

«Les joueurs veulent une nouvelle convention et ils souhaitent l'obtenir rapidement. Mais évidemment, cela doit être équitable autant pour les joueurs que pour les propriétaires.»

Fehr n'est pas entré dans les détails sur la diminution du pourcentage des revenus consentie par les joueurs dans la contre-offre. La saison dernière, leur part des revenus s'élevait à 57 %, mais l'offre des propriétaires, déposée le 13 juillet dernier, ramenait ce chiffre à 46 %.

Bettman n'a jamais caché que ce dossier en particulier était le pilier souteneur des négociations actuelles. «L'offre fondamentale, notre offre initiale, est intimement liée au fait que nous devons dépenser moins d'argent en salaires des joueurs», a-t-il encore martelé la semaine dernière.

Cette première offre s'accompagnait également de propositions qui ont déclenché l'ire des joueurs. En plus d'une baisse des salaires, les propriétaires souhaitaient également plafonner les contrats à cinq ans et reculer de deux ans l'autonomie sans compensation des joueurs. Hier, l'Association des joueurs a répondu, sans surprise, qu'elle ne souhaitait aucune modification dans la structure des contrats.

Par ailleurs, Fehr a également ajouté que ses membres ne militaient pas pour l'abolition du plafond salarial, qui était au centre de la dernière dispute ayant conduit à l'annulation de la saison 2004-2005. Il a toutefois parlé de situations d'exception qui pourraient prendre la forme d'une taxe de luxe en cas de dépassement du plafond.

«Il y a un certain nombre de personnes qui se demandent si une façon de régler le problème consisterait à éliminer le plafond salarial, laisser chaque équipe dépenser en fonction de ses ressources et contrôler son propre budget avec un système bonifié de partage de revenus. Les propriétaires ne sont pas intéressés par cette approche et notre volonté est d'essayer d'en arriver à une entente.»

La rondelle est maintenant dans le territoire de la ligue et des propriétaires.