Alors que le Canadien est sur le point de nommer un premier adjoint à son nouvel entraîneur adjoint, celui qui occupait cette fonction sous Jacques Martin vient de se trouver du boulot.

Perry Pearn, qui était derrière le banc des Jets avant que ceux-ci ne deviennent les Coyotes de Phoenix, au milieu des années 90, retourne à Winnipeg dans un rôle d'adjoint qui n'a pas encore été défini.

«C'est une alliance qui a du sens de tellement de manières!», a indiqué Pearn à La Presse. Ce dernier ne connaissait pas l'entraîneur-chef Claude Noël et a plutôt été approché par la haute direction des Jets, dont il connaît bien les membres.

«Mais jamais je ne serais abouti à Winnipeg sans l'intervention de Claude», a-t-il précisé.

Pearn est heureux de retourner dans le coaching après une fin plutôt abrupte chez le Canadien. En fait, l'homme de 61 ans ne cache toujours pas sa désapprobation devant le congédiement cavalier dont il a été victime le 26 octobre 2011, moins de deux heures avant un match du Tricolore.

«Lors de nos deux premières saisons avec le Canadien, nous avions bien travaillé à maximiser le talent à notre disposition, a plaidé Pearn. Ma plus grande déception aura été de voir le manque de patience démontré après seulement huit matchs dans la saison. Cette décision m'a paru un petit peu prématurée.

«Je n'ai jamais raté les séries en 17 ans comme entraîneur dans la LNH et je ne pensais pas qu'on les raterait malgré ce mauvais départ. Nous étions compétitifs et étions sur le point de gagner des matchs.»

De la pression sur Martin?

D'aucuns croient que par cette décision, l'ancien DG du Canadien Pierre Gauthier a voulu exercer de la pression sur Jacques Martin en lui enlevant son homme de confiance et en le forçant à écouter de nouvelles voix.

«C'est une façon de voir les choses, a relevé Pearn, mais je crois que les gens se trompent dans la façon de voir la relation entre Jacques et moi. Est-ce que nous nous entendions bien? Oui. Est-ce que nous étions d'accord à tous les points de vue sur le hockey? Non.

«Parfois, c'est moi qui le forçais à réfléchir autrement. Nous avons fait les séries toutes ces années parce que nous avions des perspectives différentes. Je pouvais donner mon opinion. Et s'il décidait de ne pas la retenir, on pouvait continuer sans que ça entache notre travail.»

Même s'il ne sera jamais d'accord avec la décision de Gauthier, Pearn ne garde aucune acrimonie envers lui. Il apprécie d'ailleurs le rôle que l'ancien DG lui a ensuite confié. Les deux hommes ont élaboré ensemble un «projet» de dépistage professionnel qui a conduit Pearn à étudier huit équipes de la LNH ayant connu du succès au cours des dernières années. Il a analysé leur rendement sur glace et décortiqué certaines décisions relatives à leur personnel afin de voir en quoi cela avait aidé ces formations à devenir plus compétitives.

Un mandat qui, dit-il, a fait de lui un meilleur entraîneur.

Mais il n'y a rien comme se retrouver dans le feu de l'action, et Pearn se réjouit de retourner dans la ville où il a amorcé sa carrière d'entraîneur dans la LNH.

En plus d'annoncer son embauche, les Jets ont confirmé que les autres entraîneurs adjoints de l'équipe - parmi lesquels le Québécois Pascal Vincent - avaient obtenu des prolongations de contrat.