Luc Robitaille a été flatté lorsque le propriétaire des Kings Timothy Leiweke l'a informé de l'appel qu'il venait de recevoir de Geoff Molson. Le proprio du Canadien demandait à son homologue des Kings la permission de parler à Robitaille pour ajouter son nom à la liste de ses candidats pour le poste de directeur général du Tricolore.

Une permission qu'il n'a pas obtenue.

«M. Leiweke n'avait pas d'objection à ce que je parle au Canadien. Mais même si c'était très flatteur de savoir que le Canadien s'intéressait à moi, j'ai dit à M. Leiweke de répondre non merci», a expliqué Robitaille qui n'a jamais eu de discussions directes avec Geoff Molson.

«Montréal c'est ma ville, le Canadien c'est l'équipe de mon enfance. C'est une grande organisation pour laquelle j'aurais certainement aimé travailler. Mais dans la situation où nous étions, en pleine remontée vers les séries, je ne voulais pas embarquer dans ce processus. Marc (Bergevin) a eu la job. Je suis très content pour lui. C'est un maudit bon gars de hockey. Il s'est entouré d'un des meilleurs pour dénicher du talent en Rick Dudley et je suis convaincu que Marc va faire du très bon travail à Montréal», a indiqué Robitaille, croisé plus tôt cette semaine au Prudential Center.

Bergevin à Los Angeles

En plus de dire non merci au Canadien, Luc Robitaille aurait pu lui couper l'herbe sous le pied dans sa quête d'un directeur général. À titre de président des affaires corporatives et de gouverneur adjoint des Kings, Robitaille aurait pu contacter son bon ami Bergevin pour lui offrir le poste de directeur général des Kings, si la haute direction avait décidé de limoger Dean Lombardi en cas d'éviction des séries.

«Il y a eu beaucoup de rumeurs et je crois que vous savez que les rumeurs sont toujours exagérées. On a eu des ennuis au cours de la saison. On a d'ailleurs dû changer de coach - Darryl Sutter a remplacé Terry Murray. Mais on n'a jamais été aussi loin que les gens le disaient. Dean est en poste et le fait qu'on soit rendu en finale de la Coupe Stanley démontre que les décisions qu'il a prises étaient les bonnes à prendre. Il ne faut pas oublier qu'on a une jeune équipe. On est encore en développement et c'est ce qui rend notre présence en finale encore plus intéressante.»

Venger 1993

Victime de la décision de Jacques Demers qui a changé le cours de la grande finale en 1993 lorsqu'il a fait mesurer le bâton de Marty McSorley - les Kings ont été punis en fin de match, Éric Desjardins a nivelé les chances à six contre quatre avant de donner une victoire en prolongation de 3-2 au Canadien avec son troisième but du match - Luc Robitaille a raté son premier rendez-vous avec la Coupe Stanley en 1993.

Bien qu'il se soit repris avec les Red Wings de Detroit en 2001-2002, Robitaille tient à ce que la deuxième chance soit la bonne pour ses Kings.

«Vous allez voir que ça brasse à L.A. en ce moment. Les éliminations des Lakers et des Clippers (NBA) nous permettent de jouir d'une plus grosse visibilité et les gens sont derrière les Kings. On ramène plusieurs anciens aux matchs depuis le début des séries. Wayne (Gretzky), Marcel (Dionne) et les autres grands de l'histoire des Kings seront là en grande finale. Marty (McSorley) vient régulièrement aux matchs et il sera encore présent en finale. Il y a un gros buzz dans la ville. C'est le fun

Quand on a indiqué à Luc Robitaille que le poste d'entraîneur-chef du Canadien était toujours disponible, l'auteur de 668 buts et de 1394 points en 1431 matchs en carrière dans la LNH s'est esclaffé avant de lancer en tournant les talons: «Je suis bien trop offensif pour coacher dans la Ligue aujourd'hui.»