Après des années de déception, les Kings de Los Angeles atteignent enfin la finale de la Coupe Stanley. L'architecte de cette réussite, le DG Dean Lombardi, peut respirer d'aise. En poste depuis 2006, Lombardi a multiplié les transactions pour mener l'équipe à bon port et a failli échouer lamentablement. Mais le sort lui a été favorable. Portrait d'une construction lente et hasardeuse, mais efficace en fin de compte.

Les Kings venaient de rater les séries éliminatoires lors des trois saisons précédentes quand Dean Lombardi a été embauché en 2006.

Celui-ci est clair: la relance passe par la reconstruction et il faudra être patient.

Le choix de première ronde de l'équipe l'année précédente, Anze Kopitar, est à trois mois de l'éblouir. Il sera l'une des pierres d'assises du club avec Dustin Brown, repêché lui aussi en première ronde deux ans plus tôt, en 2003.

Sa première décision

Pour sa toute première décision, Lombardi largue le meilleur compteur du club, Pavol Demitra, au Wild du Minnesota en retour d'un choix de première ronde et du jeune Patrick O'Sullivan.

Il réalise un premier coup d'éclat quelques mois plus tard en obtenant le très convoité Jack Johnson, deuxième choix au total en 2005, en retour des vétérans Tim Gleason et Éric Bélanger.

Craig Conroy, Sean Avery et Brent Sopel vont eux aussi lever les feutres au cours de sa première année de mandat.

Les années qui suivront sont difficiles, mais permettent aux Kings de mettre la main sur un défenseur dominant au deuxième rang du repêchage en 2008: Drew Doughty.

Lombardi n'hésite pas cet été-là à toucher au coeur de son noyau: il échange Mike Cammalleri aux Flames de Calgary pour des choix de première et deuxième rondes. Celui-ci avait pourtant amassé 80 points un an plus tôt.

Dans la même foulée, le défenseur numéro un du club, Lubomir Visnovsky, passe aux Oilers contre Jarret Stoll et Matt Greene, deux joueurs destinés à donner un peu plus de caractère à ce club.

Il obtient Ryan Smyth de l'Avalanche du Colorado pour les mêmes raisons. La relation sera de courte durée cependant.

Échange controversé en 2009, il cède un jeune encore rempli de promesses, O'Sullivan, pour Justin Williams, des Hurricanes de la Caroline, réputé fragile.

O'Sullivan est dans la Ligue américaine depuis deux ans tandis que Williams vient d'obtenir des saisons de 59 et 57 points.

Il ne fait pas que de bons coups. Lombardi échange un peu trop rapidement un choix de première ronde, le géant Brian Boyle, aux Rangers de New York contre un choix de troisième ronde.

Ted Purcell est sacrifié à la date limite des échanges en mars 2010 pour un joueur de location, Jeff Halpern. Purcell vient d'amasser 65 points à Tampa Bay.

De bons coups, mais aussi des échecs

Lombardi et son équipe de recruteurs feront de bons coups, mais connaîtront aussi de retentissants échecs.

En 2006, ils repêchent deux joueurs, Jonathan Bernier, 11e, et Trevor Lewis, 17e, avant Claude Giroux.

L'année suivante, Lombardi surprend le monde du hockey en jetant son dévolu sur un petit défenseur du nom de Thomas Hickey au quatrième rang de la première ronde, avant Karl Alzner, Ryan McDonagh, Kevin Shattenkirk, Max Pacioretty, Jakub Voracek ou Sam Gagner.

Mais les dépisteurs se reprennent avec de bons choix dans les rondes plus tardives, comme Wayne Simmonds ou Viacheslav Voynov.

Et Lombardi s'est servi de jeunes comme Colten Teubert (en plus d'un choix de première ronde), pour ajouter du muscle avec l'arrivée de Dustin Penner.

Lombardi avait le noyau nécessaire l'été dernier pour sacrifier des éléments de la relève et s'armer en prévision de la saison actuelle.

Il a donc cédé son choix de première ronde en 2009, Brayden Schenn, et Simmonds, pour le capitaine des Flyers, Mike Richards.

Et quand les Kings titubaient cet hiver, il a congédié son entraîneur Terry Murray pour le remplacer par Darryl Sutter et a échangé Jack Johnson et un choix de première ronde pour Jeff Carter.

Penner a fait rager les fans des Kings, mais il a marqué mardi le but en prolongation qui propulsait Los Angeles en finale pour la première fois depuis 1993.

Une manière très peu orthodoxe de bâtir un club, mais les Kings sont en finale et à quatre victoires de soulever la Coupe Stanley.

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